Ça explose, ça saigne mais ça fait spectacle historique.

"Encore un film sur la guerre", peut-on penser. Oui, mais sur la première.


Globalement, le film n'est pas trop mal, mais il n'est pas excellent non plus. La réalité des combats dans les tranchées et sur les fronts est bien mise en scène, s'attachant à montrer la dureté de cette guerre qui aura été humainement et économiquement un désastre.


Le personnage principal, le jeune Allemand Paul Baümer, et d'autres, s'engagent dans le conflit avec la volonté de défendre leur pays contre les Français. Ils ont hâte de prendre les armes, hâte de participer, ensemble, à l'effort de guerre. Très vite, ils doivent faire face à la triste réalité : la guerre n'épargne personne et en tant que soldat, ils sont en premières lignes. Alors voilà. Défendre son pays laisse place à la quête inéluctable de rester en vie, parmi ces corps qui tombent sans cesse autour d'eux. Ne pas mourir, ne pas se prendre de balle et "rentrer à la maison", voilà leurs objectifs. Une question subsiste pourtant : peut-on vraiment rentrer chez soi lorsque l'on a vu la mort d'aussi près ? Même vivants, ne sommes-nous pas, pour toujours et à jamais, enfermés dans cette guerre ?


Selon moi, le film retrace bien toute cette violence. Cependant, je suis sceptique sur certains points. D'abord, les nombreuses fois où la caméra se tourne vers un paysage d'hiver, se fige, sans un bruit, et passe à un autre plan similaire. Franchement, ça me dérange un peu. On dirait que ces séquences sont là pour montrer que, malgré le caractère sanglant de la guerre, il subsiste, si l'on regarde bien, des endroits calmes et magnifiques. Pour tout cela, le réalisateur n'hésite pas à user de lumière rappelant le soleil à travers les nuages, de brumes et de brouillard. Bon. On a compris. La vie peut exister. Mais tout ça, les personnages ne le perçoivent pas, eux qui sont obnubilés par l'horreur du conflit. Donc, je trouve ça légèrement bancal. Ce n'est pas assez relié aux autres séquences. Sauf si l'idée est de montrer que la nature est belle, mais que nous, humains, savons provoquer les désastres et l'horreur, pourquoi pas.


Ensuite, en regardant et en observant ce film, j'ai trop souvent eu l'impression que c'était une reconstitution et non pas un véritable film. Rien (ou presque) n'est naturel. Certaines scènes, en ville et pendant la signature de l'Armistice, notamment, sont trop lisses à mon goût. C'est trop propre. Les costumes semblent sortis du placard, les immeubles n'ont pas de défauts et les voitures brillent. Malheureusement, tout ça est un fléau. Aujourd'hui, les films réalisés sur le thème de la Première et Seconde Guerre mondiale ressemblent beaucoup trop à des jeux vidéo, comme Dunkerque de Christopher Nolan (2017) ou Et le ciel s'assombrit de Ole Bornedal (2021). Les histoires sont touchantes et c'est important de parler de ces événements et de leurs détails, mais trop d'effets spéciaux tuent les effets spéciaux.


Enfin, je suis sceptique quant à l'intégration des musiques qui tentent de faire stresser le spectateur. Pour ma part, ça n'a pas été efficace. On sait que les personnages vont découvrir la mort et le sang. On sait qu'ils ne vont pas en sortir indemnes, même s'ils rentrent chez eux et on sait que la guerre va se terminer. Alors à quoi bon répéter ces musiques à plusieurs reprises ? On connaît l'histoire.


Sinon, ça ne se regarde pas trop mal. Mais, conseils : à ne pas regarder avant de manger ! C'est un tant soit peu sanglant.

Cinpholia
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le 28 févr. 2023

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Cinépholia

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