Il n'y a que des plans fixes dans A Human Position, qui s'éternisent parfois de manière déraisonnable, et peu de choses bougent dans ce cadre statique. Que Ozu soit le cinéaste de référence de Anders Emblem est une preuve de bon goût mais l'admiration ne suffit pas à s'approprier son talent. A travers le quotidien peu affriolant d'une jeune habitante de la ville côtière norvégienne de Ålesund, qui reprend son travail de journaliste dans un journal local, après une opération chirurgicale (du moins, on le suppose), le réalisateur a l'ambition (si l'on ose dire) de retranscrire la banalité des jours, soit notamment une routine domestique où l'on prend soin de son amie et de son chat (c'est lui le véritable acteur du long-métrage), sans parler de menus travaux d'ébénisterie. Bref, un peu de tout sur presque rien et, quand même, une ébauche d'enquête journalistique à propos d'un demandeur d'asile disparu dans la nature. Tout tranquillement, le film interroge donc l’État Providence et le modèle scandinave, bien propre et lisse, mais qui a la fâcheuse tendance à rendre invisible ce qui aurait motif à écorner son image. Mais A Human Position ne va pas plus loin que cela, nous laissant nous débrouiller avec. Serait-ce indécent d'en demander un peu plus pour susciter l'intérêt ?

Cinephile-doux
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le 4 févr. 2023

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