Il est des films, parfois, qui donnent l'impression d'avoir été créés spécialement pour soi. Des films qui nous touchent au plus profond de notre être et de notre coeur, des films qui donnent l'impression qu'ils pourraient nous accompagner toute notre vie. C'est une sensation rare, mais elle arrive. La dernière fois, c'était il y a une quinzaine d'années, en redécouvrant Les Choses de la Vie. J'avais eu le sentiment que le film me parlait directement et évoquait des choses intimes enfouies au plus profond de moi.


Eh bien grâce à David Lowery, j'ai pu revivre cette sensation pour la première fois depuis ma redécouverte du film de Sautet. En abordant des thèmes comme le deuil, le temps qui passe, l'héritage et ce que l'on va laisser de soi sur Terre quand on ne sera plus là, Lowery est parvenu à me chambouler comme rarement, tant il touche à des sujets qui me bouleversent déjà pas mal en temps normal. Alors quand c'est fait avec autant de douceur et de beauté, vous pouvez imaginer dans quel état m'a laissé le film.
C'est bien simple : au bout de 15mn, j'étais déjà en larmes face à la puissance évocatrice des images, mêlée à une BO somptueuse de délicatesse signée Daniel Hart.


Le coup de génie de Lowery, c'est de prendre une image ultra connue du cinéma fantastique, qui à l'origine est là pour générer de l'effroi, et d'en faire une figure d'une tristesse infinie, subissant l'inéluctabilité du temps qui passe et la douleur de ne plus voir l'être aimé, et ce dans la solitude la plus absolue. Car c'est là l'autre coup de génie du film : traiter non seulement de la solitude de ceux qui restent, mais aussi et surtout de ceux qui partent (mais qui restent malgré tout).


En tout cas, ce qui risque de ne pas partir, c'est ce sentiment mêlé de plénitude et de chagrin que j'ai eu en sortant de la salle, cette impression d'avoir vu un chef-d'oeuvre total, existentiel et terrassant, qui m'aura touché droit au coeur et qui, sans mauvais jeu de mots, risque de me hanter très très longtemps.


"- J'attends quelqu'un
- Qui ?
- Je ne m'en souviens plus..."

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le 12 juin 2018

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