Gore Verbinski, réalisateur de la saga Pirate des Caraïbes, Le Cercle et Lone Ranger, entre-autre, revient en 2017 avec un nouveau long-métrage, A Cure for Life, un thriller entre fantastique et horreur.


Le film d’une durée de 2h26 met en scène Lokhart (Dane DeHaan – Chronicle, The Amazing Spider-Man), cadre financier, qui doit retrouver son patron dans un centre médical des Alpes suisses dirigé par le mystérieux Docteur Volmer (Jason Isaacs – Saga Harry Potter, The OA). Petit à petit, il va se retrouver piégé dans ce centre dont personne ne peut s’échapper.


Le film, démontre avant tout d’une esthétique hors-normes, des plans très harmonieux généralement organisés autour de reflets, le tout dans des locaux exceptionnels, qui plus est, situé dans un cadre fabuleux : les Alpes suisses. L’image est en permanence soignée, la réalisation est quasi-parfaite. Cette réalisation, d’ailleurs, traduit admirablement ce sentiment d’angoisse dans lequel Verbinski tente de nous plonger, là où habituellement, les films d’épouvante se contentent de tout miser sur les effets de surprise, délaissant allègrement la photographie. Une véritable réussite technique, à n’en pas douter une seule seconde.


Le casting est également très bon. L’on n’était pas une seule seconde septique face aux qualités d’interprétation de Jason Isaacs, qui nous avait déjà convaincus depuis longtemps. Dane DeHaan, de son côté, s’assure une place de choix à Hollywood, nous prouvant qu’il est capable d’assurer le coup tant dans des rôles dramatiques que des rôles dans des films plus sensationnels (comme dans Valérian et la Cité des mille planètes où il assurera le duo de tête avec Cara Delevingne). La troisième surprise, c’est Mia Goth qui nous l’offre. Si l’on avait déjà pu l’apercevoir dans Nymphomaniac : Volume II et Everest, son CV reste très succinct. Cette troisième apparition sur grand écran démontre clairement qu’elle possède un vrai talent, dont on espère que les réalisateurs sauront l’exploiter pour ses prochaines productions.


Pourtant, deux gros points noirs viennent copieusement griser le tableau, tout deux tenant à la durée du film, bien trop volumineuse. D’abord, le film est bien trop long à se mettre en place. Comme toujours, les réalisateurs ignorent probablement qu’avant de nous installer confortablement dans notre fauteuil rouge, nous avons probablement lu le synopsis du film, pire, peut-être même vu la bande-annonce. Le fait est que nous savons globalement de quoi il ressort dans ce que l’on va voir. Dans le cas de A Cure for Life, on a déjà eu vent que ça allait mal tourner. Pourtant, le film met bien trois bons quarts d’heure avant de rentrer dans le vif du sujet, si ce n’est plus, ce qui déjà commence à ébranler notre moral, on attend l’élément déclencheur avec la plus grande des impatiences, sans jamais le voir venir.


Passé cette mise en place interminable, le coeur du film est beaucoup plus captivant. Le scénario n’est pas exceptionnel, mais n’est pas le centre d’attention. L’erreur des scénaristes aura été d’y insérer des éléments d’intrigue bien trop évidents, bien trop prévisibles. Pourtant, s’il s’était terminé sans nous en révéler tous les enjeux, cela aurait été bien plus intéressant. C’est ici que ça se gâte. 20 minutes avant le générique, s’en suit une scène finale tonitruante procédant à la révélation de tous les éléments que l’on avait déjà deviné dès leur première mention. Une confession inutile, grotesque, qui, si elle n’avait pas eu lieu, aurait permis aux plus perspicaces de se sentir plus intelligents, aurait laissé les plus naïfs dans cette incompréhension optimiste éternelle, et, au moins, aurait laissé planer plus de mystère sur ce film. Puis, le film se clôture par une séquence déconcertante, épique, qui rappelle la fin de Terminator, sensationnelle et qui dénote totalement avec tout ce qui avait été instituée jusqu’ici. En somme, si le film ne laisse pas indifférent, le sentiment est amplement gâché par ces révélations trop évidentes et ce final inexplicable.


A Cure for Life aurait donc pu être un chef-d’oeuvre, mais il rentre finalement dans la catégorie de ces films beaucoup trop longs, avec des passages inutiles que les réalisateurs n’ont pas su couper. Curieusement, là où d’habitude l’ouverture et la clôture de ce genre de films est indispensable et intéressante alors que le milieu n’est qu’un ventre-mou fastidieux, ici, c’est l’inverse. S’il était remonté, A Cure for Life aurait vocation à devenir beaucoup plus captivant.

Clepot
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le 3 mars 2017

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Clément Capot

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