Stefano est bien le digne fils de Sergio, et comme son paternel utilise le genre pour faire passer des messages pas si simple que ça. Les 4 CRS que l'on suit sont donc des salopards, comme l'explique l'acronyme du film. Ils chantent même "Celerino, figlio di puttana", reflet de notre "CRS SS", avant de monter à l'action, de séparer les supporters milanais des romains.
Solima ne les juge jamais : la violence qu'ils portent en eux est le reflet de celle qu'ils prennent en pleine gueule régulièrement. Les supporters de foot haineux, les italiens qu'ils délogent sous ordre, les immigrés qu'ils trainent par terre pour les entasser dans des bus, et les pire, les fachos qui les conspue car ils obéissent justement à ces ordres, et ne vont pas buter la racaille étrangère qui pollue leur Italie idéale.
C'est l'esprit de corps qui maintient cette cohésion, et elle va voler en éclat sous la pression des événements. Et ce corps va être sacrifié par l'Etat de la plus abjecte façon, envoyé au front contre des militants chauffés à blanc après une bavure. Le film s'arrête au bord du massacre, que l'on devine digne de la Horde sauvage de Peckinpah, autre influence de Sollima Jr.
Un film coup de poing, qui dresse un constat édifiant sur l'Italie des années 2010, et qui nous explique leur errance actuelle. Bientôt la notre ?