Dupontel le sale gosse revient avec une comédie plutôt engagée ici, puisqu’il s’agit d’une parodie judiciaire plutôt bien menée, et surtout avec des personnages intéressants. L’héroïne et sa vision de la vie effrayante mais complètement logique vue sous l’angle de son travail (« La famille est une tragédie écrite par les parents et jouée par les enfants. » Chaud…), est une femme indépendante qui méprise totalement les hommes et qui voit chaque nouvelle année comme un nouvel arrivage de dossiers et de délits en tout genre. C’est alors que l’improbable se produit, dans une ellipse digne d’un very bad trip (aïe), mais aux conséquences scandaleusement amusantes. En effet, 6 mois après le nouvel an fêté au Barreau (avec la statue de la justice salement défigurée pour l’occasion), elle découvre qu’elle est enceinte, et qu’elle a dépassé le délai légal d’avortement. Il s’agit donc de retrouver le père, campé par un Dupontel avec une vraie figure de tolard et dont le passé criminel laisse notre petite juge complètement anéantie. Si l’histoire est pleine de bons sentiments et que nos personnages finissent par se rapprocher (en fait, au cours d’une phase de détention où Dupontel, en cavale, séquestre chez elle notre juge et son moutard), le film aborde tout un tas de phénomènes en lien avec la justice (en les caricaturant avec insistance et précision). Notre juge, pour garder à disposition le père hypothétique, lui colle 3 affaires non élucidées sur le dos, le juge chargé de défendre Dupontel est un incompétent notoire alors que celui de l’accusation ne va pas chercher plus loin que les éléments qu’on lui apporte (en plus d’être un connard fini), l’acharnement médiatique dont est victime le personnage de Dupontel alors que son procès est toujours en attente… C’est indéniablement sur ce genre de « petites touches » que 9 mois plus tard marque des points et se façonne un agréable capital sympathie. En plus de ses protagonistes principaux plutôt intéressants car authentiques et toujours attachants dans les situations absurdes qu’ils traversent. Dupontel étant un sale gosse, il ne peut également s’empêcher de tenter des gags qui rayent la peinture, comme les explications gores du fait divers dont est à tort accusé Dupontel (une reconstitution des faits absurde où le vieux s’automutilerait avant de lui faire porter le chapeau) ou une juge mimant une fellation en pleine séance de tribunal. Un peu de provoc facile, mais si inhabituelle pour une comédie française qu’on se prend au jeu, et qui finalement hisse 9 mois plus tard au dessus de bon nombre de comédies françaises. Un succès gentiment mérité.
Voracinéphile
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le 20 oct. 2013

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