Pour son second long-métrage, Cristian Mungiu nous fait revivre le communisme des années 80, en pleine Roumanie, celle de Ceaucescu. Le film démarre dans la chambre de deux étudiantes, elle termine leur conversation. On ne sait pas de quoi il s’agit (sauf après lecture du synopsis). Dès le début du film, on est happé par leur discutions, leurs occupations et leurs préoccupations. On se demande ce qu’elles peuvent bien préparer. Le réalisateur laisse volontairement planer le mystère, tant le thème principal est tellement inacceptable (pour l’époque !). La camera s’évade, suit l’une des deux filles rencontrée un peu plutôt. On découvre une Roumanie vieillie, usée, sale, glauque et où la liberté est quasi interdite.
Plus tard, on les retrouve dans un hôtel accompagnée d’un médecin. Que mijotent-elles ? L’une d’elle est là pour se faire avorter. Un acte répréhensible d’une lourde peine de prison. Pourtant, elles braveront les interdits et les dangers qui les guettent, afin de parvenir à leurs fins.
Cristian Mungiu signe ici une œuvre qui vous glace le sang, il retranscrit à merveille une époque où la notion de liberté n’existe pas. A l’aide de longs plans séquences, d’un scénario brillant et des actrices vibrantes, il nous prouve une seule chose, que le cinéma Roumain est bel et bien entrain de renaître de ces cendres (après quelques années noires), et remporte haut la main la Palme d’Or de ce 60ème Festival de Cannes !
(critique rédigée en 2007)
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