Retour aux origines assez périlleux, 30° couleur ne sait pas trop sur quel pied danser et, par conséquent, plombe ses deux approches, à savoir un comique absent ou lourd et un drame pesant, gorgé de clichés pompeux. On ne voit pas trop où Lucien Jean-Baptiste a voulu en venir ; de bonnes idées ponctuent son long-métrage avec notamment des plans intéressants lors du carnaval – notamment ce magnifique travelling avant suivant les talons incertains au gré des confettis animés par le vent – mais ne parviennent jamais à se relier entre elles, ne convainquent jamais vraiment. L’interprétation demeure peu subtile et parfois en roue libre, l’émotion finale forcée et dégoulinante. Surtout mal amenée. Manque à ce film une solide écriture, manque un temps de maturation qui lui aurait permis de rééquilibrer l’ensemble. Terne malgré les couleurs.