Un Elephant ... sans trompe.

Bon, on l'a déjà lu plein de fois, ce film """""""""s'inspire"""""""""" du chef d'oeuvre Elephant de Gus Van Sant. Je me suis dis "Oh ça va, on peut bien avoir des réalisateurs comme modèles, en plus rendre hommage à un homme tel que Gus Van Sant, ça doit être cool" ... puis j'ai regardé le film.

https://www.youtube.com/watch?v=_d_YMLwR33g&t

Alors oui, on assiste ici à un pompage pur et dur, mais sans le talent. On y reviendra plus tard.

2h37 commence par le suicide d'un élève dans les toilettes de son lycée et, à travers le film, on va suivre les histoires de six lycéens avant le drame.

Le film se distingue tout d'abord par son caractère assez verbeux qui résulte en partie d'un choix de mise en scène : les "interviews". Durant tout le film, les personnages se prêtent à des interviews, seul. C'est, d'une part, une technique assez paresseuse pour nous exposer aux personnages qui sont completement inintéressants et, d'autre part, cela dessert le film à plusieurs reprises, notamment à cause de l'écriture.

Le film veut tout expliciter, tout le temps. De ce fait, quand un point est plutôt flou (le fait que Marcus, ce personnage aussi méprisable que Patrick Balkany, s'excite quand on lui parle de son devoir d'anglais), on sait que quelque chose arrivera tôt ou tard. Les ficelles sont trop grosses.

Les personnages du film sont très caricaturaux, le film est rempli de clichés tous plus ridicules les uns que les autres. Ils subissent en permanence, combien de fois je me suis dit "MAIS BOUGE TOI LE CUUUUUUL, VA FAIRE CI, VA FAIRE CA !!". Un sentiment de frustration émane de part l'écriture et la caractérisation des personnages. On y croit pas. On en apprend plus sur les personnages grâce à un plan séquence dans Elephant que pendant une heure et demi dans 2h37. La poésie que veux insuffler Gus Van Sant dans Elephant est belle car elle laisse, entre autre, ses personnages s'exprimer sans le langage parlé grâce à un vrai jeu d'acteur (ce sont aussi des acteurs amateurs dans Elephant et pourtant la direction est tout autre) et à une rigueur dans la réalisation qui magnifie ces vies qui semblent banales, une beauté naturelle. Dans 2h37, on reste en surface, avec Murali K. Thalluri on assiste à un spleen d'ado qu'on te balance à la figure, individualiste.

Foule sentimentale je t'ai souvent cherché

Mais où es-tu

Où sont les utopies

Où sont les éveillés ?

Où sont les belles dames

Les belles âmes

Où sont les cérébrés ?

Ras-le-bol d'être tout seul

Je suis fatigué d'expliquer

Je ne mentionne même pas le rythme mou, quand bien même un rythme existe dans ce film.

Au cinéma, tout plan est calculé. Pourquoi est-ce que Gus Van Sant filme le ciel au début et à la fin de Elephant ? C'est vrai qu'au premier abord c'est pas forcement évident. En voyant le film on comprend petit à petit. Gus Van Sant filme les instants, sans jugement, en toute simplicité. Le ciel symbolise la fatalité, un plan d'ordre divin, mais aussi le fait que les actes des meurtriers ne peuvent pas être rationalisés. Eh oui, ils ont tué toutes ces personnes peut-être à cause du temps, c'est vrai qu'il est nuageux quand même, peut-être ... on ne sait pas, on ne peut pas savoir.
Pourquoi est-ce que Murali K. Thalluri filme des feuilles dans 2h37 ? En toute honnêteté, je pense que c'est pour tout simplement imiter Gus Van Sant. Où est la signification ? Qu'est-ce que ça veux dire ? Qu'est-ce qu'il a voulu exprimer ? Bof.

Petit mot collé au frigo

Le papier est tout jauni,

Comme lui je m'autodétruis.