Il alla chercher un deuxième éléphant...

Pas évident de donner une note à ce film. Outre le fait que chacun ses goûts, bla bla bla, il faut bien reconnaitre que 2h37 laisse une impression pour le moins...mitigée. Et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, mais cela est assumé par le réalisateur, le film a un petit côté "copier-coller" d'une certaine œuvre de Gus Van Sant (d'où le titre de la critique, tout est calculé...). Thalluri rend hommage, ou plagie c'est selon, bien que le petit message à la fin du générique ferait plus pencher pour la seconde hypothèse. On suit donc là le quotidien de plusieurs adolescents, tous plus paumés et mal dans leur peau les uns que les autres. Un peu cliché aussi, peut être, un brin stéréotypé. Les histoires sont dans l'ensemble plutôt intéressantes, même si, selon sa sensibilité, on préférera l'un ou l'autre...

Le deuxième souci majeur du film est sa fin. Dès le début, on découvre qu'un de ces ados s'est suicidé, le film nous faisant ensuite remonter la journée pour découvrir de qui il s'agit, avant de conclure par l'acte à proprement parler. Et quand je dis proprement... On assiste en "live" à une ouverture de veines franchement perturbante et surtout très longue.

Quant à l'identité de la victime, pas de spoilers, là aussi on pourra débattre du pourquoi lui (ou elle) plutôt qu'un autre, mais ce sont là des débats de comptoir, et au final ce n'est pas tant le qui? qui importe, mais plutôt le pourquoi? Le casting de jeune est inégal mais plutôt bon dans l'ensemble, mention spéciale à la charmante et prometteuse Teresa Palmer, pour un de ses premiers grands rôles.

Voilà donc deux points noirs, et pas des moindres, ce qui est dommage en soi car le film est sinon tout à fait regardable. Une peinture mélancolique de la jeunesse et de ses problèmes, certes pas transcendantale, mais simple et juste. Thalluri, pour son premier film, fait preuve de sensibilité et livre de très beaux plans, à l'esthétique douce et travaillée.

Dommage, donc, qu'il passe après Elephant et qu'il n'évite pas certains écueils. Ceux qui parviendront à passer outre ces détails découvriront une première œuvre prometteuse, à suivre...
Hyunkel
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Du sang, des boyaux, de l'hémoglobine à flot

Créée

le 20 déc. 2011

Critique lue 1.2K fois

5 j'aime

Hyunkel

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

5

D'autres avis sur 2h37

2h37
Fatpooper
3

Jeunesse troublée

Je comptais ne pas être trop sévère avec ce sous-Elephant, mais face aux twists saugrenus des 20 dernières minutes je n'ai vraiment pas eu d'autres choix ! Murali K. Thailuri est clairement un fan de...

le 1 mars 2013

6 j'aime

2h37
Hyunkel
6

Il alla chercher un deuxième éléphant...

Pas évident de donner une note à ce film. Outre le fait que chacun ses goûts, bla bla bla, il faut bien reconnaitre que 2h37 laisse une impression pour le moins...mitigée. Et ce pour plusieurs...

le 20 déc. 2011

5 j'aime

2h37
Lycaonne
3

Critique de 2h37 par Lycaonne

En plus de pomper "Elephant" de Gus Van Sant, on se retrouve dans un lycée d'adolescents plus déprimés les uns que les autres. Oui le mal-être adolescent existe, oui c'est une phase difficile, mais...

le 17 oct. 2010

5 j'aime

1

Du même critique

Ma première fois
Hyunkel
3

L'amour au temps du Biactol

Bon en même temps, c'est vrai qu'avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à un film contemplatif sur la méditation transcendantale. Et que le résumé laissait augurer du pire. Mais bon, de...

le 17 janv. 2012

57 j'aime

6

Il était temps
Hyunkel
4

Back to the boring

Empereur de la comédie romantique à l'anglaise, Richard Curtis fait prospérer les vendeurs de mouchoirs depuis déjà vingt ans. Qu'il soit derrière la plume, comme pour 4 mariages et un enterrement et...

le 27 nov. 2013

29 j'aime

17

The Dark Knight Rises
Hyunkel
5

Gotham champ de bataille

Il y a sept ans, avant la sortie de Begins, Nolan partait avec le confort offert par un anonymat relatif, et surtout le désastre innommable, ineffable et total qu'était Batman et Robin. Aujourd'hui,...

le 27 juil. 2012

28 j'aime

7