Philippe, un brillant scientifique extradé aux États-Unis depuis 15ans est de retour en France pour s’occuper de sa fille qu’il n’a pratiquement jamais vu. Ce sera l’occasion pour lui de tisser des liens avec elle et de rattraper le temps perdu. Sauf qu’il va rapidement déchanter en découvrant qu'Églantine, 15ans (et demi !) est en plein âge ingrat et n’a pas l’intention de se faire dicter sa loi par un père qui lui est inconnu.
Pour leur troisième long-métrage (et collaboration en binôme) après La Beuze (2003) & Les 11 commandements (2004), le tandem Desagnat / Sorriaux quitte le registre de la comédie décérébrée pour celui de la comédie familiale en confrontant un père dépassé et sa fille en pleine crise d’adolescence.
Bien évidemment, avec ce genre de comédie, on n’évite pas les poncifs du genre et bon nombre de clichés, mais étonnamment, bizarrement même, le film parvient relativement bien à nous divertir et nous permettre de ne pas voir le temps passer. Et ce, en très grande partie grâce au casting, avec notamment un Daniel Auteuil que l’on n’attendait pas dans ce rôle et ce registre. Avec à ses côtés, l’hilarant François Damiens et la révélation du film, Juliette Lamboley mignonne comme tout et qui aurait mérité de connaître une toute autre carrière par la suite. Enfin, il est à noter que pour une fois dans un teen-movie, nous n’avons pas un casting de têtes à claque, comme cela avait pu être le cas par le passé, notamment dans Sexy Boys (2001) ou encore Hellphone (2007). Et ce, malgré des seconds rôles plutôt inattendus et assez convaincants, tels que Maud Verdeyen (Star Academy 2005) ou encore Benjamin Siksou (Nouvelle Star 2008).
Côté mise en scène, rien d’extraordinaire, ni révolutionnaire, le film enchaîne les saynètes et tente de nous dérider de temps à autres. On appréciera cependant les quelques séquences humoristiques où Daniel Auteuil se retrouve dans différentes situations cocasses, façon Les Duellistes (1977), grimé en bad guy chicano au volant de sa lowrider ou encore en Frankenstein (1931), on en oublierait presque la séquence du routier. Au final, 15 ans et demi (2008) se regarde sans trop de déplaisir mais s’oubliera aussi vite qu’on l’aura vu.
(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2021)
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