Je vous assure, j'aurais adoré sortir de ce film tant attendu en criant au chef-d’œuvre comme beaucoup. Mais rien à faire, même en laissant tout ça maturer pendant presque trois semaines, c'est toujours le même sentiment de frustration qui l'emporte.
Oui j'ai trouvé les intentions de Campillo follement ambitieuses. Oui je me suis délecté de cette très large part, celle de l'universel, qui propose une réflexion quasi-philosophique sur l'importance de la parole, du verbe. Oui j'ai adoré quand le film bascule dans l'intime et qu'il propose ( enfin ? ) du cinéma et qu'il assume de nous balancer du sentiment, du sperme, de la douleur, de la chair. Oui deux scènes grandioses viendront longtemps me hanter. Oui, tout comme vous, ma boîte de Kleenex et moi nous sommes écroulés comme des m... face à l'inéluctable. Et enfin oui je suis tombé amoureux de Catherine Vinatier.
Et malheureusement non je n'ai jamais réussi à me détacher de l'objet formel, conceptuel que je continue aujourd'hui encore à retourner dans tous les sens. Non je ne suis pas parvenu à me laisser aller, à empêcher mon cerveau de penser toutes les dix minutes qu'on frôlait le film majeur.
Mais oui j'ai follement hâte de le revoir, oui je rêve d'apprendre qu'une certaine chaîne franco-allemande a proposé à Campillo de développer ses "120 battements" sous forme de série, afin qu'il puisse lâcher les chevaux, aller au bout de ses envies, provoquer un Big Bang entre l'universel et l'intime.
Afin qu'enfin je puisse crier OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII...