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Après la très grosse machine Skyfall qui avait redonné un coup d'accélérateur inattendu à l'étoffe vacillante de Daniel Craig dans le rôle du britannique inflexible, le nouveau Bond était attendu avec beaucoup^d'impatience et de craintes. Un casting énorme, un budget conséquent, Sam Mendes rappelé au poste de réalisateur... Pour un numéro qui tenait ouvertement du vintage (la résurrection du Spectre des années 50 où l'on voyait le crime ultime comme une organisation machiavélique) et du spectacle d'action moderne, demandant un numéro d'équilibriste que seul Kingsman avait manifesté jusqu'à lors. Résultat : du bon et du mauvais, pas forcément où on l'attendait...


Du bon déjà où on ne l'attendit pas : la facture technique. Les derniers james bond avaient fait un gros effort à ce niveau là après le désastre artistique de la saga Pierce Brosnan, et celui ci culmine en termes de style. C'est une merveille visuelle, qui regorge de cadrages intelligents, d'images léchées, de travelling enivrants... Une simple séquence dans une chambre, un panoramique extérieur... tout est prétexte à ravir la rétine du spectateur, sans que le reste soit suffisamment mauvais pour qu'on critique le travail de l'équipe technique. Le scénario a eu la bonne idée de ménager aussi quelques temps forts prenants, essentiellement durant l'introduction avec une scène d'action mémorable en hélicoptère qui va marquer durablement le public, ou encore une trépidante course poursuite en avion qui balance assez d'adrénaline pour oublier la présence de Léa Seydoux dans les enjeux principaux. Car c'est hélas bien dans le casting que ce nouveau James pêche, ainsi que dans le ton très bavard de son histoire.


Léa Seydoux est ma principale crainte en entrant dans la salle. Cette actrice ne peut pas s'empêcher de mal jouer quasiment une scène sur deux (elle a ruiné à moitié la fin de La vie d'Adèle et une grande partie de La Belle et la Bête), et elle est ici inégale, plutôt sobre en général, et plongeant occasionnellement dans une fadeur qui fait peine (la scène du train, dialogue de remplissage creux dans une robe immonde). Ecrasée par 5 minutes d'une Monica Belucci parfaite en veuve intrigante (sa classe étale nombre de james bond girl), elle traverse le film sans véritablement laisser une marque importante, remplissant simplement un vide nécessaire pour combler la malédiction Bond que son prédécesseur avait si savamment souligné. La véritable et énorme erreur de ce James Bond, c'est Christophe Waltz. Acteur en vogue depuis ses contributions avec Tarantino, on surestime totalement le cabotinage de cet acteur (Samuel Lee Jackson mérite en revanche ses honneurs dans le même registre, il ne tire pas la couverture à lui et se révèle toujours plus marquant avec moins de temps d'apparition pour décocher ses répliques). Et ici, une fois son visage révélé, on a l'impression de revoir ce cabotin d'Hans Landa paradant pour décocher la prochaine blague sans la moindre ampleur qui rende le personnage crédible. On parle du PDG du crime mondial, le bonhomme en titane qui tient le monde par les couilles, et qui décoche à James Bond un "coucou" lors de sa scène d'exposition. Autant je peux comprendre qu'une grosse commande commerciale tente de jouer un humour pour désamorcer son sérieux pompeux (la scène ambiguë entre Craig et Bardem dans l'opus précédent), autant ici l'effet tombe complètement à plat. Et c'est toujours le cas par la suite, même quand le film tente de rattraper le coup en mutilant son méchant pour enfin le faire ressembler à son prédécesseur... Mais c'est déjà trop tard, on a trouvé le temps long, et on s'est un peu ennuyé devant cette intrigue rallongée sans grande subtilité (quelques scènes avec Q et M qui esquivent des entourloupes...) qui peine à trouver ses vrais atouts. Ce film est à la limite, il marque la nécessité de renouveler la patte (aussi bien dans le casting que la réalisation) si la franchise veut conserver son standard de qualité. On aura souri devant un générique à base de tentacules (qui nous rappelle le japon, un peu comme cette voix de fausset qui monte trop dans les aigus à plusieurs reprises), mais c'est bien peu ^^

Voracinéphile
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le 17 nov. 2015

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