Avertissement : Ceci est une critique d'une non-fan accompagnant un fan à l'avant-première.
Après 4h30 de voiture, 5h debout à attendre près d'un tapis rouge (qui était noir) et un petit fight avec le mec derrière moi qui me poussait alors qu'il n'y avait que Virginie Efira (qu'est ce qu'elle faisait là ?!), les acteurs de Spectre arrivent enfin. Autographe et selfie loupé en poche, on s'installe alors à des places de choix réservées spécialement pour nous (Merci Louisette!) Christoph Waltz fait de l'humour, Daniel Craig le charmeur, Léa Seydoux s'autocomplimente, et Monica Bellucci aime le monde entier. On applaudit. Le film peut enfin commencer.
La scène d'intro est une des plus belles que j'ai pu voir au cinéma. Le film commence au Mexique durant la fête des morts. James Bond apparaît alors avec un masque de calavera, un costume avec un squelette dessiné dessus (mais pas ceux que tu achètes quand t'as 10 ans à Halloween, c'est quand même plus classe que ça.) Il a aussi une belle canne qui ferait pâlir Lucius Malefoy. Il traîne avec lui une jolie créature hispanique qu'il va devoir laisser seule sur un lit pour finir un petit job. L'ambiance, les couleurs et la musique donnent un mélange somptueux et on peut sentir la tension monter à chaque pas que James fait sur les toits des bâtiments, au dessus de la fête qui bat son plein. La scène de l'hélico nous en met plein les yeux. Spectre envoie du lourd dès les premières minutes.
Mendes réussit par la suite à mélanger douceur et charme avec de l'action pure et de la badassitude. On passe des loopings de l'hélico aux corps languissant du générique, des échanges humoristiques avec Q à une course poursuite en avion, d'un tête à tête avec une Léa très sensuelle à une baston énormissime avec Batista.
Mais ce qui est plaisant surtout c'est que le réalisateur intègre de l'humour et de la légèreté grâce aux personnages secondaires mais aussi via le héros si taciturne dans Skyfall, ce qui le rend beaucoup plus humain et casse son côté robotique. Je suis agréablement surprise par Léa Seydoux également que j'avais trouvé insupportable dans "La vie d'Adèle". À mon sens, elle a su garder les charmes des anciennes James Bond Girl tout en se montrant utile et (presque) indépendante.
L'esthétique est également très soigné. Surtout durant les scènes où la tension monte petit à petit. Lors de la première apparition de Waltz par exemple où l'on voit juste sa silhouette son visage restant plongé dans le noir, mais aussi pour la scène de torture, blanche et chirurgicale, ou encore la scène où tous les partisans de Waltz sont alignés sur les ordinateurs et se lèvent en même temps...
En revanche, j'ai relevé trois éléments négatifs. Le premier c'est le générique que je trouve nettement en dessous de celui de *Skyfall*. Ce dernier était dans la continuité de la scène, subtile et représentant toute l'obscurité du film. Ici, on retrouve la chanson de Sam Smith que je trouve plutôt bien comparé aux critiques entendues mais avec un générique qui ressemble un peu trop à une pub de parfum Scorpio.
Ensuite, j'ai trouvé que le personnage de Monica Belucci n'apportait rien à l'histoire et reste bloquée dans un rôle de James Bond Girl (ou James Bond Lady, comme elle l'a dit elle même) assez secondaire qui ne sert qu'à coucher avec James Bond... Je trouve ça assez dommage et heureusement que Léa Seydoux compense largement.
Et pour finir, bien que Christoph Waltz soit très charismatique, il est légèrement sous exploité selon moi. On dirait que Mendes ne lui a pas donné assez de scènes où il peut se défouler et exploiter un maximum ses performances.
"Spectre" est dans tous les cas un bon film qui reste accessible même pour les gens qui ne sont pas particulièrement fan de l'espion britannique.