Et à la fin, il part en bateau.

(je précise que j'écris ce texte en tant que l'éditeur de ce livre, c'est donc loin de toute critique "objective" de lecteur, si vous avez peur de vous faire manipuler par une basse œuvre commerciale, ne tenez compte ni de ma note, ni de ce texte)
Avant ce livre, il y avait Santiago, un western signé Bgnet, innefable auteur lyonnais et digne héritier de Goossens.

Santiago passait tout le mythe du Western de Blueberry à Sergio Leone au tamis de la parodie et de l'humour absurde.

A la sortie de ce livre hyper drôle qui eut son petit succès, en bon éditeur, j'ai dit à l'auteur "vazy on fait la suite". Ce à quoi Bgnet m'a répondu "nan mais j'ai plus rien à dire sur le western"

Je lui répondis, en allumant un cigare, dans mon siège en cuir blanc, tout en sirotant un chateau Petrus 1996, le regard perdu sur le parc des Tuileries depuis mon modeste bureau de l'avenue Montaigne "Tu m'as pas compris, coco : on prend ton personnage de Santiago, et on le met en Héroïc Fantaisy, vu le nombre de lecteur de ce genre, on va trouver plein de gogos pour acheter la suite. "

Sur ce Bgnet m'a regardé d'un air bête, enfin il a regardé son téléphone 3310, il a raccroché et s'est réenroulé dans la couverture de survie dans laquelle il dormait sous l'un des ponts qui enjambe le Rhône.

Quelques semaines plus tard, voilà que ce couillon arrive avec mon idée, mais en mille fois mieux. Le petit saligaud talentueux avait pris le Seigneur des Anneaux, mais en le plaçant en Bretagne... Voilà que Santiago est désormais un courageux guerrier du Morbihan, parti chercher du pain (elfique sans gluten) au Mont Saint Michelfe.

A son retour, sa douce elfe Chicowen a disparu, saisie, comme tout ses biens par la banque des dragons pour être enmenée à Pan-Hâm, la ville maudite.

Il part la secourir aidé de son fidèle Pabloïn, le double-nain et de Goudalf le multicolor, qui change de couleur comme de chemise comme de robe.

Tous les mois, pendant presque un an, j'ai reçu une volée de page dont la lecture a fait trembler les lustres de mon bureau, dérangeant les secrétaires et reveillant le gardien, tant j'ai ri.

D'ailleurs je ris encore en y repensant.

Ce type est un génie. D'ailleurs, je ne parle de lui qu'en disant G-gnet, désormais.

Si Santiagolf du Morbihan marche comme il mérite de marcher, on sortira la suite... Santiagolf des Etoiles, qui fera passer La Folle Histoire de l'Espace pour une mignonne pochade d'étudiant.

Mes comptes en suisse se frotteraient les mains, sils en avaient.
(et si j'en avais aussi. Des comptes en suisse, je veux dire)