Collocation Sorcière Hibou Chat cherche matos à pécho

Que dire... Alors il m'aura fallu du temps pour lire ce livre, parce que graphiquement j'étais pas attiré... et pourtant, il y a là indéniablement un vrai style graphique personnel, surtout au niveau de la couleur qui est vraiment chouette, et dans le caracter design.


L'autre élément qui contribue d'ailleurs à me mettre dans le malaise quant à savoir ce que je pense de ce livre c'est que ce que ça raconte ne me parle vraiment pas du tout : des branleurs qui fument, picole, baise et se violent parfois, se droguent tout le temps...


Cette histoire est un tableau d'une amitié perverse entre des médiocres qui font tout pour se maintenir dans la médiocrité et, surtout, empêcher leurs potes d'en sortir.


Parfois éclairé de lueur d'humanité, le récit est en fait une série d'histoires courtes, aux chutes pas toujours évidentes, mettant en scène les trois protagonistes principaux : une sorcière dépressive, son chat-amant drogué et leur colloc hibou alcoolique, plus quelques autres comme un loup-garou digne de Jackass.


Rien ne leur arrive vraiment, car il font tout pour que tout soit pareil. La baise est sordide, l'amitié est un carcan, le boulot doit être pourri, l'argent volé, le travail méprisé...


Mépriser tous et tout le monde, pour moins se détester soi-même, voilà ce qui ressort de ce gros recueil de deux livres, dont le lien chronologique n'est pas évident. A la fin du premier, un personnage meurt, qu'on retrouvera bien vivant dans le second... Ai-je raté une info ? Le second tome est il un flashback ou était ce seulement une blague cruelle ? Cette dernière solution serait assez dans l'esprit de l'histoire.


Une histoire étrange et déprimante, avec quelques vagues lueurs d'humanité qui font espérer que les personnages valent mieux que ça, espoir toujours déçu.


Ça m'évoque une version halloweenesque de la série Misfits ou une version trash de Arrested Development.


Il y a quand même des passages d'une violence crue atroce, trois personnages violent le souffre douleur pour son anniversaire, viol qui se feront "pardonner" par le cadeau d'un jeu vidéo.


On lit cette bd en ayant du mal à y croire, et pourtant, on tourne page après page... dans l'espoir d'une rédemption qui n'arrive pas.


à la fin du second tome, le hibou souffre douleur quittera la colloc, déclenchant la douleur chez ses amis et bourreaux quotidiens. C'est le personnage qui tente de s'émanciper régulièrement de l'œil du cyclone de merde dans lequel se vautre les héros du livre. On sait qu'il y retombera.


Ce livre, de ce côté là, a un côté proche de la tragédie grecque. On connait le dénouement, on sait que ça finira mal.


Un récit étrange (et un fort bel objet) un graphisme très particulier. Je crois que je vais mettre longtemps à décider si j'aime ou je n'aime pas ce livre.


EDIT : on m'a fait lire une INTERVIEW de l'auteur... et... Ben on comprends mieux son travail quand on découvre sa vie.

CapitaineNemo
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le 10 nov. 2016

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