« Les carnets de Cerise » s’est imposé avec les années comme une des séries de bande dessinées majeures de ces dernières années. Les auteurs, Joris Chamblain et Aurélie Neyret, ont su séduire les petits comme les grands avec leur personnage de Cerise, qui grandit au fil des tomes. « Le zoo pétrifié » est le premier opus, servant de fondation à la série. Était-il déjà d’une grande qualité ? Le tout est publié dans l’excellente collection Métamorphose chez Soleil.


Tout commence avec la première page du journal intime de Cerise (le fameux carnet). Six pages de présentation de l’univers. Même si cela est adorable (on voit des « photos » sur le carnet, des dessins d’enfant, etc.), c’est un peu artificiel. On entre un peu de force dans l’histoire et le monde des auteurs sans aucun ménagement. J’aurais imaginé un premier tome d’introduction (où Cerise aurait rencontré Madame Desjardins ?). Comme ce sera le seul écueil de l’ouvrage, on passera vite outre pour se lancer dans l’histoire.


Au début de la série, Cerise a 11 ans et s’approche du collège. Elle vit seule avec sa mère. Elle a repéré un vieux monsieur qui, chaque jour à la même heure, revient du bois plein de peinture. Qui est-il ? Que fait-il ? S’ensuit une enquête où Cerise doit manipuler sa mère pour arriver à ses fins. En cela, la série se veut crédible : Cerise ne peut pas se déplacer comme elle veut et doit jouer avec les mensonges.


Dans ce premier tome, on retrouve les ingrédients de la série. Un côté désuet ressort de l’ouvrage. Le zoo, les personnes âgées au centre de l’histoire, les vieux métiers qui disparaissent… « Les carnets de Cerise » ne brille pas par leur côté moderne et connecté ! Et c’est tant mieux. Les auteurs présente finalement une petite fille « à l’ancienne » qui joue avant tout avec son imagination.


Sous couvert de l’aventure et de l’enquête, les auteurs jouent beaucoup avec nos sentiments. La corde sensible est titillée, les bons sentiments étant là pour nous émouvoir : nostalgie, partage et bénévolat sont au centre de ce tome.


Les dessins d’Aurélie Neyret sont lumineux. Tout est très beau et soigné et certains cases marquent les esprits. Aussi à l’aise pour ses personnages, ses décors et… les animaux, elle impressionne par la qualité de ses planches.


Si « Les carnets de Cerise » semble de prime abord destiné à un public ciblé (jeunesse et féminin), il est bien plus que ça. Pour peu que vous ayez gardé un peu de nostalgie pour votre enfance, la série saura vous émouvoir et vous toucher par sa justesse d’écriture et par ses dessins magnifiques. Un ouvrage jeunesse pour tous !

belzaran
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le 7 juin 2016

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