Un dictateur maître du monde, des sacrifices de masse, des armures équipées de fusils nitro et … une princesse qui s’ennuie dans son château.


Dans la continuité de l’album précédent (Le cimetière des dragons (DC101)), Le volcan des Vaucanson se déroule dans une atmosphère lourde et ténébreuse, propre à la série Donjon Crépuscule. Si l’album est moins poétique que son prédécesseur, il est en revanche encore plus ancré dans l’ambiance « humoristico-post-apocalyptique » qui fait le sel de Donjon Crépuscule. Entre infiltration des héros au sein de la terrible Forteresse Noire, déambulation dans des souterrains piégés remplis de lave, duels à mort, poursuite aérienne à dos de chauve-souris géante ou confrontation directe des héros avec le terrifiant Grand Khan, l’album fournit son lot de péripéties épiques, pour notre plus grand plaisir.


Malgré la noirceur des événements, l’humour reste très présent, et repose largement (mais pas exclusivement) sur le duo Roi-Poussière / Marvin Rouge, dont les différences de caractère sont très amusantes. Le tandem entre un vieillard sage et réfléchi et un ado impulsif et irresponsable ne peut être que gagnant, et ce duo est pour moi le plus réussi de toute la série Donjon, derrière le duo Herbert / Marvin de Donjon Zénith.


L’album fournit en outre de nombreuses informations sur l’univers Donjon et permet notamment de comprendre beaucoup de choses sur ce qu’il s’est passé depuis Donjon Zénith : révélation de l’identité du Grand Khan (dont on se doutait quand même fortement suite à la lecture du tome précédent), découverte de l’union entre Herbert et Isis et de leur descendance respective, explication des raisons qui ont conduit Herbert à être transformé en Grand Khan, devenir du bébé Troll et du personnage d’Hyrka apparus dans La princesse des barbares (DZ3) … Avec ces réponses viennent cependant de nouvelles questions : qu’est devenue la princesse Isis ? Comment Herbert a-t-il récupéré Vaucanson ? Comment s’est-il emparé des Objets du Destin ? Quelle est la nature de ceux-ci ? etc. Bref, ce tome est riche en révélations et interrogations et constitue à ce titre un album essentiel en terme de background.


Graphiquement, Sfar impose de plus en plus sa patte sur la série. Après un précédent volume où son dessin se rapprochait un peu trop de celui de son complice Trondheim, Sfar déploie dans Le volcan des Vaucanson un dessin plus personnel, encore plus irrégulier et tremblotant que dans le volume précédent. L’ensemble peut sembler confus et peu esthétique, mais pour ma part je trouve que le trait brouillon et distordu de Sfar sied bien à cette époque désolée du Donjon. L’influence de Sfar sur la sous-série Donjon Crépuscule se ressent vraiment à partir de cet album-ci, et pas qu’au niveau du dessin, puisque d’un point de vue scénaristique aussi on sent bien la patte de l’auteur : scènes sensuelles, langage cru, armures à la Iron Man … Une évolution graphique et thématique qui démarque encore plus Donjon Crépuscule des autres sous-séries de Donjon, et que j’approuve totalement.

_minot_
10
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Créée

le 13 avr. 2021

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