Là où vont nos pères
7.9
Là où vont nos pères

BD (divers) de Shaun Tan (2006)

Pour moi l'une des grandes BD de ce début de siècle, dans le sens où elle digère les grandes lignes de l'Histoire du début du siècle précédent sous le style surréaliste et hyper-inventif de l'art contemporain... et ce, de façon parfaite. Sans nostalgie forcée, sans distance froide non plus.
The Arrival est une fresque sublime sur le voyage vers l'inconnu, et parvient à nous faire ressentir toute l'angoisse, la peur et l'excitation de ce qu'ont vécu ces millions d'exilés qui ont franchi des océans pour découvrir un autre monde.
L'histoire, universelle, est celle d'un père dont la famille agonise dans un pays totalitaire où les ombres des terribles crochets du pouvoir parcourent les rues désertes. Eh oui.
Il part dans un New-York reconstitué façon surréaliste et découvre un monde étonnant, des signes incompréhensibles, un ensemble de code qu'il va devoir apprendre. Le langage, d'ailleurs, ne se joue pas par les mots, mais par les symboles. La cité cosmopolitaine accueille tous les étrangers et les fond dans cet endroit utopique dont ont rêvé tant d'exilés.
Le dessin est magnifique.
Je me suis rarement autant senti voyager à la lecture d'une BD.
Les images sont tellement riches que je me suis surpris à imaginer comment continuait cette ville, où menait ce chemin, comment étaient agencés ces avions en papiers, ces immeubles biscornus, quel trajet faisait mon héros entre tel endroit et telle case.
The Arrival ouvre l'imagination en jouant sur notre curiosité naturelle pour l'inconnu de l'ailleurs, la découverte d'un autre monde.
A lire d'urgence, et à relire tout le temps.
Garfounkill
10
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le 29 mai 2011

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