Excellente surprise cette série Wasp. Avec seulement les quelques éléments posés par Mark Waid dans ANAD Avengers à propos de Nadia Pym (grosso modo le fait que c'est la fille de la première femme de Pym, qu'elle n'a pas connue ses parents, qu'elle a été élevée par la Red Room (comme Black Widow) dont elle a réussie à s'échapper et qu'elle est une génie scientifique), Whitley arrive à un résultat épatant. Il s'approprie totalement le personnage et la maîtrise de manière incroyable.


Il lui développe hyper rapidement tout un supporting cast qui lui est propre avec le labo G.I.R.L. qui regroupe d'autres jeunes femmes scientifiques comme elle, et il développe la personnalité de Nadia avec à la fois un optimisme à toute épreuve et une face plus sombre liée à son passé dans la Red Room.


J'aime beaucoup le ton ouvertement féministe de la série, mettant volontairement en avant des personnages féminins, et de préférence des femmes de science avant tout, que ce soit dans les alliés ou les vilains de Nadia. Ça permet d'utiliser très intelligemment Mockingbird qui était une scientifique à la base avant d'être utilisée comme une agent secret ensuite, de ressortir la vilaine Monica Rapaccini... Etc. Y a aussi un joli effort de diversité en ne mettant pas d'autres femme blanche parmi les jeunes femmes qui rejoignent le groupe des G.I.R.L., mais en soignant bien la caractérisation et les particularité de chacun des personnages pour que ce ne ça ressemble pas à de simples quotas et surtout montrer la diversité des visages que peuvent prendre les femmes scientifiques.


Et y a des réflexions intéressantes sur le fait qu'il n'y a que des hommes sur le classement des personnes les plus intelligentes de l'univers Marvel, mais aussi dans la gestion de la violence. C'est géré de manière plutôt réaliste, avec des coups qui ont de l'impact sur les corps, avec un peu de sang et où on nous rappelle bien que l'entraînement de Wasp au sein de la Red Room l'a formée à être une assassin. Par rapport à d'autres séries de jeunes héroïnes comme Moon Girl et Squirrel Gril, ça apporte une touche de noirceur vraiment bienvenue. Globalement y a une excellente balance entre un optimisme très solaire et qui peut paraître un peu trop niais et des moments plus graves et sombres, que ce soit dans la menace du premier arcs ou certains aspects de l'amie d'enfance de Nadia.


Notons aussi Janet Van Dyne, la première guêpe, qui est super bien intégrée à l'intrigue pour éviter toute frustration des fans et qui est super bien écrite. Ça fait longtemps que le perso n'avait pas eu un tel focus et ça fait plaisir.


Et que dire de cette fin de série ? D'habitude les séries qui sont arrêtés rapidement (ici au 8e numéro) se terminent un peu en queue de poisson (Cf. A-Force ou Occupy Avengers, qui sont de très bonnes séries par ailleurs), mais ici Whitley gère la chose d'une superbe manière en donnant le dernier épisode de récompense ultime. Ça conclue de manière parfaite la série et ça ne fait que poser des choses super chouettes les unes après les autres, c'est un véritable régal, j'avais le sourire tout du long de l'épisode.


Aux dessins, l'artiste française Elsa Charretier fait un superbe boulot. Son trait épuré à la Bruce Timm est très élégant, le découpage est inventif et intelligent, et y a un vrai soin apporté aux attitudes, aux vêtements des personnages (un peu moins aux expressions du visage des personnages mais ce n'est pas non plus gênant). C'est vraiment très agréable à regarder, avec une vraie identité graphique (et c'est important pour une série solo je pense) et très bien colorisé par Megan Wilson avec une palette assez pastel et qui utilise bien les ambiances colorées.


Franchement de l'excellent boulot et on s'attache rapidement aux héroïnes, que ce soit dans leur design et leur caractérisation graphique ou dans l'écriture superbement menée de Whitley.


Les dessinateurs de remplacement pour les deux derniers épisodes font également un très bon boulot dans la lignée de ce qu'a fait Charretier. Bref, c'est vraiment de l'excellent boulot et un gros coup de cœur personnellement. J'ai vraiment été impressionné par l'aisance et l'intelligence avec laquelle les auteurs arrivaient à bâtir tout un univers autour de Nadia Pym en quelques épisodes et à lui donner une vraie consistance. C'est exemplaire en la matière.


Et très bonne idée (notamment motivée par Elsa Charretier je crois) de mettre des interviews de vraies femmes scientifiques en bonus de fin d'épisode. C'est un beau prolongement des valeurs mises en avant dans la série, et ça permet de rappeler qu'il y a déjà pleins de femmes scientifiques, qu'elles sont là et si ça peut motiver d'autres femmes à s'engager dans des carrières scientifiques, à ne pas se limiter à cause d'idées reçues stupides, c'est génial.

arnonaud
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le 16 févr. 2019

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