What the Schtroumpf! Libido sciendi, libido dominendi et libido sentiendi

Cette note est la moyenne des notes des trois histoires de l'album.


Petite leçon sur le concupiscence par MM. Peyo et Delporte:
(Rappelons que selon St Auguschtroumpf, la concupiscence se divise en trois désirs: le désir de savoir, le désir de dominer et le désir des sens ... par pudeur, pas de dessin pour le dernier!)


1- l'Apprenti Schtroumpf (6/10)
Illustration du désir de savoir.


De même que le Cosmoschtroumpf réécrivait le Schtroumpf pas comme les autres, L'Apprenti Schtroumpf cherche à réécrire le Schtroumpfeur de pluie: comme dirait Jean Rochefort dans sa narration toute personnelle de l'Odyssée: "Mauvais délire!"
Car le Schtroumpfeur de pluie était une excellente histoire et laisse place à un ersatz de réécriture de L'Apprenti sorcier de Goethe (à l'instar de celle du Joueur de flûte de Hamelin dans la Schtroumphonie en ut) qui peine à convaincre, donnant plus dans La Métamorphose de Kafka que la fantaisie prométhéenne à laquelle préparait le titre.
Certes, à défaut de réel apprenti sorcier - tel que le fut réellement Mickey dans Fantasia, par exemple, Peyo remet en avant l'antagonisme du Grand Schtroumpf déique et du Gargamel diabolique. L'apprenti est donc plutôt un sous-Faust.


2- Pièges à Schtroumpf (9/10)
Illustration du désir de dominer.


Aussi captivant que les livres de Gargamel !
Bien meilleur que l'intrigue précédente, ce nouveau récit met en scène Gargamel plus retors et plus proche de son but que jamais.
Illustrant à la perfection la morale "Tel est pris qui croyait prendre", cette seconde histoire est efficace tant par sa brièveté que par son habileté à se moquer de tous. Gargamel est pris dans un piège similaire à ceux qu'il dresse pour les Schtroumpfs et ces Schtroumpfs qui furent pris se moquent de ce qu'il ait pu se faire prendre dans un piège aussi grossier: l'ironie est à son comble!
Ce qui fait l'originalité et peut sembler incohérent à certains, c'est justement la mise en scène de la libido dominandi (le désir de dominer) qui amène Gargamel non pas à tuer ou dévorer les Schtroumpfs qu'il tient enfin à sa merci mais à les réduire en esclavage.


3- Roméos et Schtroumphette (7/10)
Illustration du désir des sens (plus particulièrement, le désir charnel)


Là encore, comme pour la première histoire de l'album, l'intrigue n'est pas à la hauteur des espérances portées par le titre. Mais les auteurs ont l'honnêteté de nous en prévenir.
La Schtroumphette est de retour, permettant un grand flot d'amour et d'humour. Ce retour est motivé de façon cohérente: c'est aussi le retour du printemps ( "la temps délicieux où toutes créatures s'émeut d'amour" pour le dire comme Guillaume de Lorris).
Mais cela est aussi l'occasion d'un postulat initial de révision totale de la chronologie diégétique: la Schrtoumpfette est censée être apparue après l'apparition du centième Schtroumpf: Peyo et Delporte ne savent décidément pas ce qu'ils veulent. Ou serait-ce un jardin aux sentiers qui bifurquent bien mal maîtrisé?
Cela est surtout l'occasion d'une histoire constitué de plusieurs gags qui se suivent dont la seule cohérence est thématique: le retour de la Schtroumpfette.
C'est aussi l'album qui détruit totalement l'image du Grand Schtroumpf à la fois plus bête et plus libidineux que d'accoutumée.
Lisons-le comme un excellent hors-série bien qu'il constitue l'une des aventures des Schtroumpfs.
Prenant mais problématique.

Frenhofer
7
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le 8 mars 2016

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Frenhofer

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