Des esprits hypnotisés, un poème elfique millénaire, des clous plantés sur tout le corps en guise de pénitence et … l’obligation de se coltiner l’ami de sa femme.


Dernier album inclus dans la « tétralogie du Coffre aux Âmes » (avec Larmes et brouillard (DZ9), Le coffre aux âmes (DA+10 001) et Quelque part ailleurs (DM16)) qui relate le destin à travers les âges du Colcanuru (coffre magique renfermant un passage entre le dimension des Vivants et celle des Morts), Formule incantatoire narre les mêmes événements que ceux qui se déroulent dans Larmes et brouillard (DZ9), mais perçus par le couple Marvin / Pirzuine, là où les faits de Larmes et brouillard (DZ9) étaient relatés par le couple Herbert / Isis.


L’album met en scène Marvin et Pirzuine, recrutés par le Gardien pour aller délivrer Horous prisonnier dans le Donjon alors qu’il tente de maintenir hypnotisés l’ensemble des esprits de Terra Amata, libérés du Coffre aux Âmes par le vil Guillaume De la Cour pour couvrir sa fuite … et accessoirement permettre au Gardien de récupérer son Donjon ! Une mission que Marvin pense régler en deux-deux si ce n’est qu’il va avoir besoin de l’aide du magique-useur Blaise Pilozzi … qui n’est autre que le meilleur ami de sa femme ! Comme tout bon Donjon Zénith, l’album est à la fois très drôle (l’idée de faire cohabiter le susceptible Marvin avec le meilleur ami (ex ?) de sa femme Pirzuine (ces derniers étant particulièrement complices) est extrêmement bien trouvée et engendre les scènes les plus comiques de l’album) et bourré d’action aussi spectaculaire qu’improbable. Il y a du rythme, des rebondissements, des surprises et les réparties sont drôles. Cerise sur le gâteau, le scénario réserve quelques séquences chargées en émotion, notamment une fin douce-amère qu’on voyait certes un peu venir, mais qui est particulièrement bien gérée.


A côté de ça l’album n’oublie pas de faire le lien avec les autres branches du Donjon et d’apporter de nouvelles informations sur le monde de Terra Amata : découverte de nouveaux sorts, origine de la Hutte aux Esprits (repaire des shamans dans Donjon Crépuscule), de la bibliothèque elfe et des pièges la protégeant (cf. Le coffre aux âmes (DA+10 001)), explication des raisons qui ont conduit Horous à recouvrir une forme spectrale (cf. Du ramdam chez les brasseurs (DM6)), explication du stratagème ayant permis au Gardien de récupérer son Donjon, retour des personnages de Blaise Pilozzi (cf. Les Poupoutpapilloneurs (DM15)), de Cormor, des Elfes toujours aussi racistes depuis l’époque Donjon Antipodes – … et bien d’autres choses encore. Une mine d’informations qui fait que les fans en auront largement pour leur compte.

Boulet ayant dessiné Formule incantatoire dans la foulée immédiate de Larmes et brouillard (DZ9) (les deux albums étaient censés à la base paraître à la même date, puisqu’ils présentent la même histoire), l’album bénéficie évidemment d’un dessin aussi réussi et spectaculaire que dans Larmes et brouillard (DZ9), avec un trait d’une belle précision, riche en trouvailles graphiques et agréablement aéré. Je trouve que Boulet s’est tellement bien accaparé l’époque Donjon Zénith que je n’imaginerais même plus par exemple Trondheim reprendre le flambeau au dessin, lui qui avait pourtant donné au départ une identité visuelle à cette branche du Donjon.


Fondamental du point de vue de la trame scénaristique et époustouflant visuellement, Formule incantatoire est un nouveau sommet de la série et prouve une fois de plus que la branche Donjon Zénith est bien la meilleure de toutes les ramifications du Donjon.

NB : Pour les amateurs du dessin de Boulet, à noter l’édition d’une version N&B grand format à la fois de cet album et du précédent (Larmes et brouillard, DZ9).

_minot_
10
Écrit par

Créée

le 9 janv. 2024

Critique lue 346 fois

5 j'aime

_minot_

Écrit par

Critique lue 346 fois

5

D'autres avis sur Formule incantatoire - Donjon Zénith, tome 10

Du même critique