Il est des livres qui se vivent, dont on n'a pas envie de parler. Des livres dont la lecture commune va créer une complicité et une émotion. On ne peut ni les résumer, ni les raconter sous peine de les atténuer. David, les femmes et la mort est de ceux-là. L'histoire est « simple » mais ne dit rien de la beauté de l'ensemble : David, libraire, apprend qu'il a une tumeur au larynx. Le livre raconte sa lutte contre sa maladie, mais nous fait également découvrir les vies de son entourage, essentiellement féminin, bouleversé par cette irruption. Bien sûr, ce livre est triste et douloureux. Mais où Judith Vanistendael impose son talent, c'est que jamais le propos ne sombre dans le pathos. Page après page, elle nous émerveille par des trouvailles scénaristiques, graphiques, de mise en page... Chaque élément devient prétexte à une découverte : une rampe dans un escalier, une vitrine éclairée la nuit, un rouge-gorge, une écharpe... tout nous apparaît sous un jour nouveau. Dans de ce douloureux cheminement, chaque détail devient essentiel. Ni le temps, ni les événements n'ont la même importance. Cette traversée, qui pourrait n'être que douloureuse, se révèle alors un agglomérat de sensations dont on sort transformé. Un client-lecteur, dont les avis sont précieux, m'a dit que ce livre fait partie des ouvrages qui « peuvent changer une vie ».


• Bruno : 10/10

LeSinguliers
10
Écrit par

Créée

le 3 avr. 2020

Critique lue 57 fois

Critique lue 57 fois

D'autres avis sur David, les Femmes et la Mort

David, les Femmes et la Mort
Euphrosyne
7

Et le mutisme se fit silence

Ça semble épais et lourd, indigeste au premier regard. La Gentille Bibliothécaire m'avait prévenue "Bon, c'est pas facile facile, hin, à ne pas lire si ça va pas du tout, mais c'est dit avec beaucoup...

le 5 mars 2015

2 j'aime

David, les Femmes et la Mort
Exploratology
7

Critique de David, les Femmes et la Mort par Exploratology

David, jeune grand-père, apprend qu’il a un cancer. C’est l’apprentissage de la mort, pour lui et ceux qui l’aiment. Une narration par touches d’émotions, avec beaucoup de délicatesse et de pudeur...

le 3 mars 2014

1 j'aime

David, les Femmes et la Mort
matvano
7

Le cancer sans détours ni pathos

Non, la bande dessinée flamande ne se limite pas à Suske en Wiske (Bob et Bobette), Jommeke ou Kiekeboe! L’illustratrice flamande Judith Vanistendael le démontre avec éclat. A mille lieues de ces...

le 2 avr. 2013

1 j'aime

Du même critique

Le taureau par les cornes
LeSinguliers
9

Critique de Le taureau par les cornes par Médiathèque Le Singuliers

En 2007, Morvandiau publiait le très pertinent D'Algérie, récit-enquête sur son histoire familiale remontant aux racines de la colonisation de l'Algérie par la France. Tissant les fils de cette...

2 j'aime

Lost Highway
LeSinguliers
10

Critique de Lost Highway par Médiathèque Le Singuliers

En 2001, Mulholland Drive est unanimement salué par la critique et David Lynch passe du statut de réalisateur aux lubies étranges à celui de Cinéaste Intouchable. Son nouveau film n'est plus balayé...

le 29 avr. 2020

2 j'aime

Visa Transit, tome 1
LeSinguliers
8

Critique de Visa Transit, tome 1 par Médiathèque Le Singuliers

On connaît le talent de Nicolas de Crécy depuis l'inaugural Foligatto en 1991 ( éditions Humanoïdes Associés sur un scénario d'Alexio Tjoyas). Peu d'auteurs ont su imposer un style graphique et un...

le 10 avr. 2020

2 j'aime