Où comment détester Superman !

Le premier tome d’Injustice avait été une excellente surprise ! Le deuxième une sacrée douche froide… A la surprise, le jeu des différences et cette vision inédite de nos personnages du premier tome, le second répondait avec une violence dérangeante, des morts choquants et des actes barbares. Cependant le point commun à ces deux premiers tomes c’est l’énervement, la colère que provoquent les agissements de Superman, au point d’en détester le personnage !
Dans quelle veine va s’installer ce troisième tome, marquant le début de l’année deux ?

La guerre est déclarée entre fidèles et dissidents au régime totalitaire instauré par l’Homme d’Acier, et chacun doit à présent choisir son camp. Avec la disparition d’Arrow et un Batman hors-jeu, Black Canary tente tant bien que mal de rassembler sa propre équipe. Mais tandis que sur Terre, la poigne de fer de Superman se resserre, aux confins de la galaxie, une autre menace s’éveille.
(Contient les épisodes d’Injustice : Gods among Us Year Two #1 à 6)

Comment ne pas être choqué, révolté, haineux envers Superman après le meurtre odieux de Green Arrow ou l’assaut effroyable effectué sur Batman et lui ayant couté son dos ?! Nous en revenons à ce que nous avions aperçu dans Kingdom Come ! Que faire face à un de ces super-héros, un de ces dieux alors qu’il pète un boulon et décide d’agir sans barrière, sans morale, sans limite ?
C’est ce qui arrive à Superman, suite à une nouvelle blague du Joker, Superman a tué sa femme et son fils à naître, pour se venger il a d’abord commencé par abattre le clown, afin de transformer notre planète en régime totalitaire, où il se retrouve dictateur. Et comment s’opposer à Superman ? Surtout alors qu’il est entouré dans sa folie, car il n’y a pas d’autre mot, par Flash, Green Lantern ou encore Cyborg ! Ils vont jusqu’à prendre en otage le sénat américain pour le contrôler ! Jusqu’à assassiner un dirigeant pas d’accord avec leurs décisions !

Si c’est de la haine que nous éprouvons, du moins que j’éprouve pour ce Superman qui me révulse, c’est de l’incompréhension vis-à-vis de Flash ou de Green Lantern. Comment peuvent-ils simplement cautionner les actes barbares de Superman. Comment Green Lantern arrive-t-il à regarder Black Canary à l’enterrement de Green Arrow et lui dire qu’il comprend les agissements de Superman ? Eux qui étaient si proches !

Dans ce tome, Superman continu d’imposer sa volonté et ses décisions aux habitants de la Terre, en commençant par ceux de Gotham avec la mise en place de police de surhumains, n’hésitant pas à tabasser des policiers comme Bullock ou de simples manifestants non armés, de simples citoyens. Mais si Batman est hors-jeu, à l’abri grâce à Zatanna chez le Docteur Fate, la résistance est maintenant aux mains de Black Canary, bien décidée à venger son époux. Pour cela elle peut compter sur les Birds of Prey mais aussi sur la fameuse pilule mise au point par Batman et ayant permis à Alfred de se défaire de Superman !
Pour cette pilule, l’arrivée de la super police de Superman à Gotham va offrir à Black Canary un sacré paquet de candidats et surtout découvrir qu’un inspecteur était bien moins dupe que ce qu’il pouvait laisser paraître…

Mais pour le moment cette menace n’est pas la plus pressante pour Superman. En effet, les Gardiens, depuis Oa voient d’un très mauvais œil les agissements de Superman, et après une tentative de négociations, ils semblent bien décidés à rassembler toutes leurs forces, tous les Green Lantern pour mettre aux arrêts le tyran ! Une terrible bataille s’annonce, mais Superman a un allié inattendu dans sa manche…

Graphiquement, quel bonheur de n’avoir que deux artistes aux crédits. Bruno Redondo et Mike S. Miller. Même si cela n’est pas spécialement beau, loin de là, nous avons enfin le droit à une unité graphique générale sur l’ensemble d’un tome.

Bref, moins de morts, mais des morts malgré tout, et plus les chapitres défilent plus Tom Taylor réussit son pari de faire de Superman un despote qu’on a envie de voir succomber sous les coups de ses ennemis. Après le tome deux, difficile de ne pas prendre parti pour Black Canary et de détester toujours un peu plus le dernier survivant de Krypton.