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Toujours ce même procédé introductif où la narration est confiée aux robots de service du MétaBunker qui se racontent la généalogie des Castaka pour tromper l’ennui de leur solitude mécanique. Ici Alejandro Jodorowsky remet, enfin, en cause le paternalisme sexiste de ses héros en suivant l’enfance d’Aghora, fille et non fils, tout en triturant les corps et la science pour créer un personnage hors-norme et continuer d’entretenir, sans finesse, le mythe.


Élevée dans les griffes d’une Tarentulouve, création dérangée s’il en est, l’enfant subira de nombreuses épreuves sous le joug d’un père débarrassé de sa sensibilité poétique et de son humaine schizophrénie, revenu à l’ordre et à l’intransigeance des aïeux de sa caste. Le scénariste reflète – accepte ? – le sexisme répandu en occident :



la femme doit faire ses preuves,



être l’égale de l’homme n’est pas inné. Alejandro Jodorowsky dévoile, comme souvent, ses côtés obscurs, ses contradictions extravagantes.


Pour le reste : une guerrière qui trouve le moyen de s’autoféconder sans pénétration, un ennemi invincible tant il se clone à l’infini comme une cellule animale, une vengeance improbable, et pour couronner le tout, comme à chaque tome,



un dénouement hautement insatisfaisant,



deus ex machina magique, le choix toujours de la facilité plutôt que de la cohérence ou de la vraisemblance. L’auteur n’en a cure, ce n’est pas ce qui tient le récit puisque la série tient plus de la mythologie que du récit. Un nouveau type de Méta-Baron, au pouvoir immense, démultiplié. Alejandro Jodorowsky continue de déifier ses personnages.


Encore une fois, le travail de Juan Gimenez fait l’enveloppe magnifique dans laquelle l’œil aime à se perdre dans les moindres détails, aide à densifier d’art un récit surfait, et livre de splendides tableaux et de magnifiques portraits. Donne vie aux délires de l’auteur avec art. Malheureusement, ça commence à n'être plus suffisant.


Encore une fois, l’équilibre est précaire et c’est bien la curiosité quant à l’histoire de Sans-Nom qui tient le lecteur jusqu’au bout, ainsi que la magie des pinceaux de l’illustrateur, génie graphique incomparable. Malheureusement, encore une fois, les raccourcis du récit, les ellipses improbables et



la multiplication des interventions divines de l’auteur alourdissent la narration,



éloignent le lecteur de l’immersion totale qu’il venait chercher auprès de ce scénariste halluciné qui sait parfois assumer ses délires mystiques. Pas ici.

Matthieu_Marsan-Bach
5

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le 17 juil. 2016

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