Opération Copperhead
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Opération Copperhead

BD franco-belge de Jean Harambat (2017)

Dès le départ, Jean Harambat brouille les pistes en annonçant que dans son ouvrage, « tout n’est pas entièrement vrai, mais tout n’est pas entièrement faux ». « Opération Copperhead » se situe en pleine Seconde Guerre Mondiale. Tous les moyens sont bons pour l’Angleterre afin de faire tomber le régime nazi. Parmi eux, la propagande par le cinéma. C’est l’histoire de l’opération Copperhead et de son petit groupe de protagonistes. Le tout pèse 170 pages et est publié chez Dargaud.


Partant d’abord sur l’idée de la création d’un film de propagande simple, l’opération Copperhead devient bien plus ambitieuse : faire d’un acteur un sosie de Montgomery, chef des armées de l’époque, afin de brouiller les pistes. En le montrant en Afrique du Nord, ce serait une façon de détourner les nazis de l’idée d’un débarquement en Normandie… Mais comment faire lorsque cet acteur souffre d’alcoolisme ?


« Opération Copperhead » sacrifie aux poncifs de son époque : large pagination, narration qui prend son temps, écriture en chapitres… Le tout est assorti d’extraits d’autobiographies des personnages… Le lecteur se révèle laborieuse et peu passionnante. Pourtant, le sujet se prête bien à un livre. Mais la narration un peu paresseuse manque de dynamisme. Quant aux enjeux, ils se révèlent finalement assez faibles. On est un peu déçus par le final.


L’ouvrage possède pourtant une galerie de personnages assez intéressants : le lieutenant-colonel Nivel, star de cinéma et sex-symbol de son époque en est un bon exemple… Ou Vera, la chanteuse dont on ne sait trop quoi penser… Malgré, l’ensemble est un peu lisse. À aucun moment, on ne sent réellement la guerre. « Opération Copperhead », comme le milieu du cinéma dont il parle un peu, semble en décalage avec le monde réel. Une mise en abîme peut-être ?


Au niveau du dessin, le trait de Jean Harambat a un certain charme. Cela participe au côté assez « gentil » de l’ouvrage. Mais la qualité des planches est assez inégale, la faute peut-être à la pagination. Pour le coup, on est à la fois séduit par le trait que déçu. Un sentiment mitigé en quelque sorte.


« Opération Copperhead » est un ouvrage d’une belle unité. Le dessin et le scénario se complètent et fonctionnent ensemble. Mais sur un sujet difficile comme la guerre, l’espionnage et la propagande, Jean Harambat a décidé de se concentrer sur la partie purement cinématographique. On le sent alors à l’aise, beaucoup moins lorsque les enjeux se font plus dangereux. L’intention était bonne, mais le résultat se révèle assez ennuyeux.

belzaran
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le 26 janv. 2019

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