"Les riches dorment, les pauvres rêvent"

Ce n'est pas le Gros Dégueulasse de Reiser, mais ce n'est pas le gendre rêvé non plus ! Visiblement inspiré par Jan Bucquoy lui-même, gros, chauve, fauché, obsédé sexuel, Jean-Pierre Leureux est un intellectuel post-soixante-huitard en rade, à peine sauvé de la clochardisation par son pote Marco, rockeur-brocanteur.

Jean-Pierre cherche la reconnaissance, il galère beaucoup, s'en sort parfois un peu mieux. Il se veut écrivain, mais les seuls textes qu'il parvient à faire publier sont des nouvelles destinées à des revues pornos ('faut bien vivre !). Quant aux nanas, il prend ce qu'il trouve: trois touristes suédoises insatiables (l'occasion de l'histoire la plus cruelle du lot), Marcella, qui prétend avoir 40 ans, mais est nettement en fin de décennie, ou encore une Finlandaise frigide à laquelle il va essayer par tous les moyens, mais vraiment tous ! de donner un orgasme. Et même Marguerite Duras (enfin... presque !). C'est drôle, cru, souvent grinçant. Avec ses couleurs clinquantes et son Paris qui n'a rien d'une carte postale, c'est aussi une BD assez représentative des années 80. De quoi regretter que ces "Brèves rencontres" aient été sans suite !