Une ville qui s’effondre, une dépression et … la toute première attaque du Donjon.


Dans la continuité de Une jeunesse qui s’enfuit (DPM-97), cet album se déroule dans une ambiance sombre et désenchantée qui fait désormais le sel de la série Donjon Potron-Minet. L’histoire est apocalyptique, avec des personnages complètement brisés, des événements dramatiques et un humour noir et trash comme jamais. On est bien loin de l’ambiance gentillette et mièvre des premiers Donjon Potron-Minet !


Cet album nous apprend par ailleurs énormément de choses sur l’univers de Terra Amata et le background du Donjon : découverte des origines de Cadmium (futur trésorier du Donjon à Donjon Zénith), fonctionnement de la guilde des assassins d’Antipolis, fondation de Cochonville par Horous et d’autres magiciens, raisons de l’effondrement d’Antipolis, vraie nature du professeur Cormor, explication des raisons des problèmes de dos du Gardien à Donjon Zénith, et même présentation de la toute première attaque du Donjon ! Bref, le scénario de Trondheim et Sfar est un pur régal et fait de Après la pluie tout simplement l’un des meilleurs albums de la série.


Cerise sur le gâteau, l'album est inclus dans un cycle avec deux autres albums de la série Donjon Monsters (Le grand animateur (DM11) et Le grimoire de l'inventeur (DM12)) qui raconte les aventures d'un automate de Vaucanson sur plusieurs époques. Après la pluie peut donc se lire dans l'ordre "logique" des Donjon Potron-Minet mais il peut également se lire juste après (ou avant) avoir lu les deux épisodes pré-cités. D'ailleurs, le fait de lire Le grand animateur (DM11) juste après avoir lu Après la pluie éclaire sous un jour totalement nouveau toutes les paroles prononcées par le personnage du professeur Cormor dans cet album. C'est le genre de "feinte" scénaristique qui montre à quel point Donjon est une série maline, innovante et bien écrite, et qui fait que je sur-kiffe cette série, qui est vraiment à part dans le paysage BD.


Si Après la pluie est un album si marquant, c'est aussi parce que pour sa dernière participation au projet Donjon, Blain a sorti le grand jeu au dessin. Son trait est plus vif et plus enjoué que jamais, avec toujours cette énergie et cette vitalité si typiques, qui donnent des planches incroyables, pleines de fureur et de noirceur, bien en accord avec le chaos des événements décrits dans l’album. Et que dire de cette sublime couverture totalement hypnotique, avec l'apparition presque fantomatique d'Alexandra au milieu d'un cimetière brumeux ? Visuellement époustouflant et essentiel en terme de scénario, Après la pluie est bien l’un des grands chefs d’œuvre de la série.

_minot_
10
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le 29 mars 2021

Critique lue 416 fois

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