Quand Neil Gaiman est venu faire un petit tour chez Marvel, son projet 1602 a enthousiasmé certains, et surpris d'autres. C'est d'abord une idée, "l'univers Marvel en 1602", un What's if ou une aventure des Exiles presque commun s'il n'y avait pas le talent de l'auteur anglais pour nous plonger dans cette histoire, accompagné du remarquable dessin d'Andy Kubert. Sa mini-série terminée, la porte était ouverte pour poursuivre les aventures de nos super-héros du XVIIe siècle.Et ce premier dérivé n'a aucunement les talents créatifs nécessaires pour arriver à maintenir l'intérêt.

Comme son titre l'indique, l'histoire se poursuit sur le nouveau monde, au sein d'une colonie qui a accueilli Peter Parquagh et Virginia Dare. David Banner, ancien bras droit du maléfique roi d'Angleterre, échoue sur le continent, accompagné de son alter-ego Hulk. Le roi anglais, appréciant peu cette trahison, les volontés d'indépendance du nouveau monde, cette trahison ainsi que l'apparition de mystérieux prodiges, ce qui commence à faire beaucoup, dépêche un allié espagnol, Lord Iron.

L'histoire de Greg Park a le mérite de poursuivre celle de Neil Gaiman, en n'en restant pas esclave, en y introduisant de nouveaux éléments. L'affirmation de chacun est le fil rouge, entre vieilles allégances, anciennes rancoeurs, et nouvelles relations. Un thème plutôt approprié à cette époque où l'Amérique fait ses premiers pas. Malheureusement, il est difficile de se sentir impliqué, la faute au traitement grossier de certains personnages et à certaines maladresses dans le déroulement.

Ceci dit, le véritable point faible de cette mini-série, c'est son illustration, confiée à Greg Tocchini, et qui souffre, de plus, des quatre encreurs qui se sont succédés. Le premier épisode, où Tocchini s'encre lui-même, est le plus réussi, aéré et agréable. Mais après, c'est un trait trop souvent déformé, anguleux, à l'encrage souvent trop pesant, avec de trop nombreuses imperfections anatomiques. Pour ne rien améliorer, cinq coloristes ont travaillé dessus, et les différences se voient. On n'est pas loin de la catastrophe industrielle, avec une telle équipe pour le dessin, l'encrage et les couleurs, qui ne rend pas honneur à l'originalité de cet aspect dans la mini-série de Neil Gaiman et d'Andy Kubert.

Tant qu'il reste du jus, autant presser le fruit. Mais de cette première tentative, on sent bien que l'univers de Neil Gaiman et d'Andy Kubert a un peu de mal à vivre sans eux. L'histoire aurait pu se laisser suivre, s'il n'y avait pas eu une telle confusion graphique, noyant le trait de Greg Tocchini, certes trop moyen mais encore jeune, sous une avalanche d'encrages et de couleurs différents, tentant tant mal que bien de respecter une certaine continuité. Il est difficile de poursuivre avec le même talent que Gaiman et Kubert, mais il y a un manque d’exigence ici bien désagréable.
SimplySmackkk
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le 18 mai 2013

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