Gorgé de poudre blanche et de musique noire, le vampire britannique plante ses crocs dans les charts US avec Fame. "Le petit Blanc anglais découvre les clubs noirs. C’est un disque qui me semble aujourd’hui très naïf. Comment ai-je pu faire un album aussi naïf, être aussi exubérant au sujet de la soul américaine ? Cet album reste un mystère. “Hey, la soul, c’est super, je vais faire un album soul !” De la soul un peu dérangée." Coup de maître pour Bowie qui n’aimait pas qu’on l’affuble du nom de caméléon mais il faut bien admettre que cette période correspond bel et bien à l’animal. La pochette déjà est une copie d’une photo de la chorégraphe Toni Basil : Bowie prend la pose alanguie d’un crooner androgyne. Et sans vergogne, il se glisse dans la peau d’un chanteur soul en dépit de sa peau blême. Bluff magistral, Bowie aligne des chansons bien taillées : Right s’impose comme un petit bijou (voir la video de Nacho qui la joue sur des images des sessions d’enregistrement de l’époque https://www.youtube.com/watch?v=4zw8iDKiqgE) , Can You Hear Me caresse avec classe. Petit regret comme souvent : la version rapide d’After Today sortie en bonus dans les années 90 aurait mérité de figurer sur le disque dès 1975 tant elle est bien fichue et entrainante. Des sessions audio des pistes complètes Shilling the Rubes, Lazer, John Im Only Dancing, After Today et Young Americans circulent sur la toile….Preuve supplémentaire de la faculté légendaire de Bowie à vampiriser l'air du temps...