Le titre de la critique peut paraître... Euh ? Saugrenu ? Je ne vais pas vous mentir la critique va être relativement courte.
Cette album est une mise en abîme de West vue par West & ses comparses.
Connaître les méandres de son cerveau, qui est en pleine remise en question, nous permet de comprendre le phénomène West. Voyez ce disque (de seulement 7 titres comme le rappeur Pusha T) comme une thérapie et vous êtes son/sa psychologue.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le phénomène plutôt complexe... Comme sa musique.
West dit dès les premiers titres "I Thought About Killing You" & "Yikes" que c'est un super-héros et qu'il va nous tuer de sang-froid parce qu'il s'aime plus que nous aime... Ambiance. Cet opus est singulier comme son auteur, bipolaire comme son auteur, foisonnant comme son auteur, condensé comme son auteur et intelligent comme son auteur.
Plus on avance dans l'oeuvre, plus on a de l'empathie pour Ye. Et ça, c'est du fait de la mise en avant de mots, qui sont d'ailleurs, puissants. Mettre en avant les paroles (la voix de West est très présente dans le mix) se veut salvateur pour lui et c'est une manière, très à lui, d'envoyer balader ses détracteurs. Il dit ce qu'il pense et cela en fait une oeuvre touchante.
Pour compenser la puissance des mots, musicalement, l'album se veut ultra mélodique. Kanye revient à ses premiers amours, la soul et le gospel chicagoans de "Late Registration" ou "The College Dropout" + les balades introspectives de son chef d'oeuvre, "808's & Heartbreak" + un zeste de hip-hop de "The Life of Pablo".
Moins de 24 minutes auront suffi à Kanye West pour nous emmener vers son cerveau un brin désordonné mais extrêmement brillant. C'est une expérience unique.
L'oeuvre est touchante et puissante de par sa profonde sincerité. West fend l'armure. Le personnage est toujours présent mais il est redevenu humain.
On en demandait pas plus.