"Noxious Epiclesis"

Mefitic est un quatuor italien que j’ai eu l’occasion de découvrir au dernier Nuclear War Now! Fest. J’avais été assez impressionné par l’ambiance que dégageait leur musique et par la prestation de leur frontman longiligne à la voix d’une profondeur insondable.

Jusqu’ici confinés dans l’underground (le trio classique démo/split/EP) et affiliés au label aveyronnais Drakkar, il faut croire que leur prestation au festival sus nommé leur a permis de décrocher un nouveau contrat et de sortir ce tout premier album.

Oscillant sur les sorties précédentes entre un doom/death gras et caverneux, avec la prod’ dégueulasse qui va avec, et des passages plus rapides, proches du style USBM à tendance bestiale, la musique de Mefitic n’avait rien de bien original, mais les gars faisaient le boulot plutôt bien.
Avec cet album, on est déjà un peu désarçonné par le son, étonnamment puissant. J’ai envie de dire que, d’entrée de jeu, ça les dessert un peu ; car il apparaît d’autant plus clairement qu’ils ne sont qu’un clone de plus d’Incantation.
En effet, c’est un riffing trémolo tout ce qu’il y a de plus classique, accompagné d’une voix abyssale légèrement sous-mixée (dommage…) et de rythmiques alternant blast beat et doom tempo.
Par ailleurs, il n’y a pas tellement de relief et les morceaux semblent interchangeables.

Tout ça est bien fâcheux, parce que les démos envoyaient quand même pas mal.
Bon, du reste, il y a quand même quelques bons passages et l’écoute n’est globalement pas désagréable.
C’est juste que ce groupe aurait, pour moi, dû s’en tenir aux formats courts et au son crasseux.
J’ose donc espérer qu’ils y reviendront.

Pour se consoler : concernant l’objet, il est à noter que la couverture a été réalisée par Manuel Tinemanns (les derniers Abaddon Incarnate, Lychgate et Thou Art Lord, notamment) et orne un feuillet de douze pages.