Ah foutre de boche ! Arrêtez ça s'il vous plaît ! Quel est l’imbécile qui a encore passé "Unbehagen" dans le juke-box ! C'est horrible ! Remettez la "Metal Box" de PiL tout de suite bordel ! Ou filez moi un EP de Kleenex que je le plante fissa dans la boite crânienne de l'impudent qui a osé mettre cette immondice vinylique.
On dirait qu'un teckel couine pendant que des requins de studio teutons balancent un reggae métalloïde qui s'est éventé aussi vite qu'une pilsner délaissée dans sa choppe pendant une journée entière d'Oktoberfest. Ça vocalise comme une gamine toute heureuse de revenir de son premier cours de chant, ça skanke avec le groove d'une centrale électrique, ah ça oui ! mais ça ne prend jamais forme, rien ne se passe jamais d'un tant soit peu percutant. Pas un seul vrai morceau, même pas une bribe de semblant de début d'ébauche d'un résidu de refrain.
Savoir pourquoi Nina Hagen est devenu une icône restera pour longtemps encore un insoluble mystère. Une icône féministe avant tout, certes, et j'ai beau savoir qu'il en faut bien peu pour le devenir (si vous êtes une femme vous avez déjà 80% de chance de le devenir, si vous êtes un personnage public vous pouvez ajouter 10% de plus, si vous êtes une artiste encore + 5% et si vous avez montré comment se masturber dans un show TV alors là bravo ! Vous avez décrochez le pompon !), tout de même j'ai du mal à comprendre. Encore chez Patti Smith je pige. Le coté pédant a de quoi impressionner les esprits faibles et Dieu sait s'il y en a dans les contingents féministes. Chez Debbie Harry je capte l'aspect sexy même s'il ne m'émeut personnellement que fort peu. Chez Nina Hagen, je ne vois rien. Ni son Ethos ni son Logos ni rien d'autre. J'pige pas, tout simplement.
A moins que... Non. Tout ça ne peut être uniquement dû à sa photogénie, ce n'est pas possible. Il y a forcement autre chose...
Même en admettant que je réussisse à comprendre et que j'adhère aux raisons de ce culte, sa musique n'en sera pas moins pourrie. Quand bien même le personnage serait sympathique, attachant ou intrigant ça ne réévaluerai pas la qualité de ses disques. Idem qu'avec Klaus Nomi ou Wayne County en somme. Personnage = cool ; albums = nases. Sauf que dans le cas de Nina Hagen la première de ces hypothèse est loin d'être vérifié.
Même en ayant l'indulgence de la considérer dans le contexte du punk allemand globalement merdique, ça ne change toujours rien, Nina Hagen ne s’élève pas vraiment au dessus de la fange. Ce n'est qu'une de ces flatulences pop qui ont voulu surfer sur la nouvelle vague (cf. son accointance avec la ridicule Lene Lovitch). Que ce soit sur le premier LP ou sur celui-ci son Band ne sonne jamais vraiment punk. Juste comme une patate trop cuite qui s’écrase sur du bitume.