Salut les kids !

Ça commence par un gros plan sur deux boutonneux en train de se rouler une bonne vieille galoche des familles... Bouh qu'est ce que c'est dérangeant ! C'est vrai qu'on a pas l'habitude de voir ça tous les jours dans le métro...
Après les deux ados ben ils baisent et désolé de gâcher la surprise mais tout le propos du film est contenu dans cette première séquence. Car pendant une heure trente-et-des, on voit des jeunes parler de cul. Ils parlent de sexe crûment en marchant dans la rue, en prenant le métro, en piquant des trucs chez l'asiat' du coin, en tabassant un type à coup de planche de skate, en achetant de la beuh, en se mettant bien chez des potes, en allant en boite, en faisant un dépistage du SIDA etc.
Bref, ça cause de cul et ça cause de cul. Et c'est gavant. Ça me gonfle vous pouvez pas savoir ! Ça me gonfle autant que ça me gonflais à l'époque du lycée quand mes potes s'y mettaient... Bon en vrai je n'avais pas de potes au lycée. Je passais mes journées dans ma piaule à écouter du punk-rock et à me masturber. Ou à pleurnicher sur mon sort quand je ne me masturbais pas, mais toujours en écoutant du punk-rock, ça oui. Mais n'empêche que c'est gonflant quand même.

C'est bien filmé, c'est bien interprété, les actrices sont plutôt bonasses. On y voit même des visages connus, genre Chloé "merde dans quoi elle joue déjà" Sevigny ou une Rosario Dawson même pas majeure. A part ça je crois que j'en ai ma claque de tout ce délire jeunesse white trash/génération perdue/ados rebelles et blablabla. Surtout qu'en l'occurrence Larry Clark n'a ni le fun et la sensibilité d'un Greg Araki (cf. "Totally Fucked Up") ni la vision sociologique et nihiliste de son presque homonyme Alan Clarke (cf. "Scum"). Il semble incapable de dépasser sa fascination non-assumée pour une jeunesse qu'il fantasme complètement. Ce qui rend son sujet vain dès le départ.
"Kids" peut à la rigueur être vu aujourd'hui comme l'anti-"American Pie" par excellence, succès planétaire sorti quatre ans plus tard qui recyclait les mêmes thèmes de façon plus grand public. Sauf que bon, j'suis un peu tordu moi vous savez, tout ce qui est et tout ce qui anti-ce-qui-est c'est du pareil au même à mes yeux. Voyez ce que je veux dire ? Les pros et les antis, ils vont toujours de pair. Les deux films parlent de la même chose : les ados et le cul. L'un comme l'autre se finissent d'ailleurs pendant une fiesta où tout le monde se caressent, se léchouillent et se défoncent. "Kids" opte seulement pour un angle plus trash. Il montre, plus qu'il n'aborde, les côtés glauques de la vie secrète des jeunes. Mais c'est tout.
Les "kids" chez Larry Clarck n'ont pas de morale, pas de sentiments, pas de limite... Et donc ? On ne sait.
Le film peut se résumer à sa quasi-derniere réplique : "Baiser, c'est ce que j'aime faire. Si on m’enlève ça alors il ne me reste vraiment plus rien".
En effet.