Là, Pink Floyd a joué la carte la plus casse-gueule du monde: l'expérimentation totale, limite tels des gosses en musicothérapie découvrant les atmosphères possibles avec des instruments. En plus de Live pour leurs chansons les plus zarbis. Mais non, c'est pas en jouant avec des instruments de musique qu'on parvient à créer de bons morceaux. Et le disque, au final, fait à peine professionnel. Ce qui est un tantinet embêtant. Mais c'est surtout chiant pour nous, auditeurs.
Le premier disque est largement le meilleur. "Astronomy Domine" est pas terrible, mais la version de "Careful with that axe oxygene" est superbe. Avec le cri inoubliable de Waters en prime. C'est clairement une question d'ambiance dans lequel il faut se placer pour apprécier à sa juste valeur ce morceau, mais une fois qu'on y est, on adore. La version de "Set the control for the theart of the sun" est très allongée par rapport à celle en studio. Et ça marche moins. Ça reste captivant, mais c'est beaucoup moins planant. La version de "A Saucerful of Secrets" réserve des surprises. L'intro est magnifique. Mais surtout, le millieu du morceau est beaucoup moins bordélique que sa version studio ou Live à Pompéi. Et ça, c'est réjouissant. "Celestial Voices" est toujours aussi beau. Le premier disque est fini. On n'a pas beaucoup entendu le public, au final. Et c'est peut-être tant mieux.
Le deuxième disque... hum... je vais être clair, ceux qui disent l'adorer, y voir du visionnaire sont des snobs, des opportunistes, des hypocrites, mais c'est pas possible. Même les membres du groupe sont d'accord là-dessus. Comment des musiciens comme eux en sont arriver là ? Nous avons là le jusqu'au boutisme du mot "expérimentation". C'est un laboratoire amateur de sons. Non, pas de musique, de sons. La partie "Wright" est inécoutable, tout simplement. J'ai même l'impression qu'il joue faux parfois. La partie "Waters" contient "Grantchester Meadows", très agréable. Mais lui aussi il repart en live, et son deuxième titre, que j'ai la flemme de réécrire, est un foutoir pas possible. Waters imite-t-il un singe ou un Indien ? Gilmour, lui, s'en sort vraiment. Je vais pas dire que c'est beau non plus, mais c'est déjà autre chose. Enfin, la partie "Mason" a une Ouverture et une Conclusion à la flûte qui est vraiment magnifique. Le morceau d'entre les deux alterne entre des moments sympathiques et des crises de somnolence...
Finalement, ce qui est le plus réussi dans ce Pink Floyd mineur, c'est la pochette Je la surkiffe, vraiment. Ca suffit pas.
