Je porte un toast à qui ?

Un mauvais état de santé lors de la dernière tournée laissait présager que le groupe bordelais allait imploser, partir en miette, laisser sa carcasse se faire avaler par la terre et grignoter par les asticots des critiques. La tournée qui suivit Du Ciment Sous Les Plaines, album assez descendu par la presse musicale en plus, ne fut pas de tout repos, les quatre membres de Noir Désir ne s'étant guère ménagés entre les phases de concerts et celles du sommeil.

Sa sortie annoncée pour le début du mois de décembre 1992, Tostaky s'était fait attendre rendant l'impression que l'automne devenait plus long. Il fallait se contenter du simple du même nom paru en septembre de la même année ou, par chance, de tomber sur une émission d'un soir sur RTL pour avoir un avant goût de ce qui nous attendait.

Huit chansons en français, quatre en anglais :

Tostaky démarre au quart de tour. En douze titres, il dévoile son tempérament bien énervé, sombre, pesant et très énergique, gros moteur tournant avec une meilleure huile. Serge-Teyssot Gay fait rugir ses accords et ses riffs comme un possédé à l'écoute des furibards "Here It Comes Slowly", "Ici Paris", "Alice" mais surtout sur "Tostaky" ici dans sa version longue et "7 Minutes". Bertrand Cantat joue les torturés dans des morceaux plus posés tels que "Oublié", "Marlène" et "Sober Song" quand il n'emprunte pas un ton nonchalant pour "Lolita Nie En Bloc" qui termine l'album qui sera suivi d'une tournée triomphale en 1993 (environ 120 dates alors que le groupe n'en prévoyait qu'une cinquantaine), quelles que soient les lieux et les salles !

Une bombe ce disque ! Toujours !

PS : "One Trip One Noise" est peut-être un peu barbant.