Ryan est de retour après quelques années sans nouvelles de son projet funéraire.

Cet intervalle de temps a été mis à profit pour compléter la mue de son projet, semble-t-il. Car The Howling Void sonne toujours doom mais moins funéraire que jamais.


Ryan a opté pour une forme mélodiquement et atmosphériquement plus aboutie, pour une musique plus apaisante et plus intellectuelle, voire plus intime.

Le chant guttural n’est pas réapparu, reste un chant clair toujours aussi laconique et discret (mais juste, il faut quand même le signaler car ce n’est pas toujours le cas).

Les compos sont bien moins longues qu’auparavant (une seule atteint les huit minutes), ce qui donne un opus digeste de trente-huit minutes. Très court pour du doom.


On sent que Ryan a voulu faire parler la mélodie aux dépens de la section rythmique : sur The Nine Worlds Wept et Silence After The Storm, la batterie se fait très discrète, se limitant tout juste à quelques coups de tome grave histoire de marquer le temps, au profit des mélodies jouées par guitares, violons et claviers.

Malgré le ton globalement plus aérien de l’album, The Triumph Of Ruin reste sur un ton résolument mélancolique et présente quelques reliquats doom/death, comme la lourdeur de certains plans générée par de gros riffs de guitare ; mais ceux-ci ne sont désormais plus majoritaires, il faut s’y faire.

Where Once A River Flowed peut être considéré comme le plus funéraire, mais il est enrobé de suavité mélodique et des nouvelles subtilités atmosphériques dont Ryan semble s’être entiché.


The Howling Void garde quand même à mes yeux un bon pied dans le metal extrême, car il a su conserver la substantifique moelle de ce qu’est le doom funéraire, c’est-à-dire les atmosphères lugubres et profondément mélancoliques qui évoquent une agonie interminable.


Au final, j’ai trouvé cet album passionnant, envoûtant et même touchant. Etant grand fan de doom funéraire, je respecte néanmoins ce changement d’orientation, qui me paraissait finalement inéluctable si on met en perspective l’évolution du projet The Howling Void. C’est bien mieux ainsi, Ryan s’en tire largement avec les honneurs et cet album présente de grandes qualités d’écriture avec des compositions intelligemment construites et orchestrées.


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Man_Gaut
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le 24 mars 2024

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Man Gaut

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