Traversée du désert sous LSD
Exit les expérimentations foutraques d'Embryonic, sorti il y a trois ans ; la bande du camé Wayne Coyne épure sa pop pour aller vers un son toujours plus vaporeux et diffus. Dès "Look... The Sun is Rising", les Flaming Lips s'écartent un peu du joyeux bordel coloré et niais qu'ils ont l'habitude de nous servir pour plonger dans une sorte de mélancolie contemplative - description peu alléchante mais qui colle bien à la première impression que donne l'album.
Le groupe abuse moins de bruitages grossiers pour s'orienter vers un psychédélisme primaire plutôt plaisant, à base de boucles enivrantes qui flirtent avec l'ambient. C'est certes pas novateur mais le groupe garde un talent pour composer des mélodies claires et joliment naïves : même "Your Lust", du haut de ses 13 minutes, s'écoute fort agréablement.
Après quoi, je perds un peu le fil. Non pas que la deuxième partie de l'album soit mauvaise, mais ça commence à sentir le déjà-vu... "The Terror" passe encore - avec ce son rugueux et brut qui fait office de refrain - mais on sent le groupe ressasser ce qu'il fait depuis déjà une demi-heure. Du reste, je retiens surtout le tube dansant "Sun Blows Up" parce qu'il casse un peu avec le reste, et je regrette la lamentable et surtout inutile reprise de "All You Need is Love" qui conclut l'album.
En somme, The Terror est un disque moins expansif et plus intimiste que ses prédécesseurs et s'apparente plus à une lente redescente de drogues pour Coyne. Ces compositions lancinantes ne sont pas sans qualités, mais le groupe donne aussi l'impression de vite tourner en rond sur son propos. Sur une heure de musique, plusieurs titres sont rallongés de minutes dispensables où le groupe se montre peu riche en idées.