Et voici l’heure de Charlie Nothing, avec « The Psychedelic Saxophone Of Charlie Nothing » sorti en 1967. Sa discographie contient également une série de cassettes enregistrées. Je me suis procuré l’album de la réédition non officielle de 2009 à sa sortie, interdite à la vente sur discogs, à un tirage de cinq cents exemplaires.
Il n’y a aucun renseignement sur la pochette si ce n’est le nom des deux titres, « The Psychedelic Saxophone Of Charlie Nothing » qui correspond à la face A et « In Eternity With Brother Frederic » pour l’autre face. Charlie était également écrivain et peintre, le verso représente une de ses toiles.
« Charlie Nothing l'Artiste » est né suite au choc psychique consécutif à la disparition de son épouse, en 1965. Sur l’album il est difficile de savoir qui joue quoi, s’il est seul ou accompagné, mais c’est bien lui qui joue du saxophone sopranino et sans doute de l’alto. On entend également un gong en toile de fond, des percussions, sans doute des congas, un ukulélé-banjo et des flûtes également.
Il faut dire que Charlie Nothing est également connu pour être le créateur des « Dingulators » des instruments de musiques magnifiques et uniques, créés à partir de restes métalliques de voitures américaines, ce sont de véritables sculptures de guitares en acier, qui fonctionnent, il donnera des concerts pendant lesquels il jouait du Dingulator.
Il a passé sa vie en Californie où il est devenu une figure culte, mais marginale, évidemment. L’album fait montre d’une belle habileté au saxophone, par contre le son manque de définition, ce qui n’empêche pas sa poésie de s’envoler, j’aurais envie de dire : un véritable disque de baba ! C’est free, c’est-à-dire libre, sans agressivité, les percus qui arrivent ici ou là relancent gentiment, avec à propos, et le gong, en toile de fond, assure une sorte de tapisserie sonore, sensible, qui émet des variations et participe à la transe.
Un album pour les curieux.