The Ascension
6.8
The Ascension

Album de Sufjan Stevens (2020)

En début d’année, Sufjan Stevens sortait un album d’Ambient en collaboration avec son beau-père. Loin d’être convaincant, Aporia n’était qu’une petite interlude électronique sans prétention entre 2 albums, rien de plus.


Mais en écoutant The Ascension, cette interlude semble maintenant avoir joué un rôle de transition quant à la nouvelle direction entreprise par l'auteur-compositeur.


Car tout comme sur le très plébiscité The Age of Adz (2010), l’un des meilleurs songwriters de sa génération troque ici sa guitare folk et son banjo contre un synthétiseur et une boîte à rythmes. Un passage de la folk à l'indietronica avec un résultat plus ou moins mitigé.



Notons tout d’abord la générosité de l’album avec pas moins de 15 morceaux pour une durée de 1h20. Une générosité que je serais tout de même tenté de qualifier de cache misère dans la mesure ou la qualité n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous.


Car même si The Ascension est dense et détaillé dans son ensemble, on est tout de même loin des maitres du genre. Comme le précise benbloss dans sa critique, n’est pas Radiohead (ou plutôt Thom Yorke) qui veut… et l’album pèche un peu par ses compositions électronique inégales.


Certaines pistes sont inutiles et décourageantes compte tenu de la longueur et de l’éxigence de l’album. Il est difficile de profiter de The Ascension comme d’une pièce avec une vision holistique alors que les morceaux ne fonctionnent pas comme un tout.


On passe de morceaux de synth pop légés et agréables (“Video Game”) à des morceaux aux sons insupportables (“Gilgamesh”) ou mal mixés (“Death Star”) pour enfin conclure sur 12 minutes d’abstract grandiose (“America”).


À l’inverse du sublime Carrie & Lowell (9/10) dans lequel l’instrumental calme mettait en exergue la force du songwritting de Sufjan Stevens, les arrangements de The Ascension sont à la fois moyen et bien trop présents. Ce qui a pour effet de trop souvent atténuer - voir anéantir - le talent de l’artiste.



On appréciera tout de meme la tentative du - rappelons le - chanteur, compositeur, multi-instrumentiste, producteur et auteur-compositeur d’élargir sa discographie et on espère qu’il apprendra de ses erreurs ou fera appel à de vrai producteurs de musique électronique dans le cas où il déciderait de poursuivre dans cette direction.

RRDB
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Electrovery 20-29

Créée

le 19 oct. 2020

Critique lue 342 fois

4 j'aime

RRDB

Écrit par

Critique lue 342 fois

4

D'autres avis sur The Ascension

The Ascension
RRDB
6

Quantity over quality

En début d’année, Sufjan Stevens sortait un album d’Ambient en collaboration avec son beau-père. Loin d’être convaincant, Aporia n’était qu’une petite interlude électronique sans prétention entre 2...

Par

le 19 oct. 2020

4 j'aime

Du même critique

Fragments
RRDB
6

Sophistiqué et peu distinctif

Avec ses productions relaxantes, Simon Green a toujours flirté avec la musique lounge de type Buddha Bar et son septième album, Fragments, ne déroge pas à cette règle. Mais tout comme avec Caribou,...

Par

le 20 févr. 2022

4 j'aime

Sound Ancestors
RRDB
8

Comment Faire Chanter un Instrumental

L’un des producteurs de hip-hop les plus prolifiques et acclamés par la critique des années 2000 sort Sound Ancestors sur son label indépendant Madlib Invazion. Un album sur lequel il collabore avec...

Par

le 21 févr. 2021

4 j'aime

Magic Oneohtrix Point Never
RRDB
8

Émission Radiophonique Surréaliste de Pop Alternative

Après avoir signé l’excellente BO du film Uncut Gems en 2019. L’expérimentaliste américain Daniel Lopatin sort un nouvel LP sous son alias le plus connu… et quel album ! Oneohtrix Point Never c’est...

Par

le 11 nov. 2020

4 j'aime