concert au 106 le 12 mai 2015

Ah dominique....c'est une rencontre extraordinaire et comme on en fait très peu dans une vie. J'étais installé tranquillement dans ma vie auprès des christophes, dave, martin, francis, thom et tant d'autres qui m'accompagnaient et m'enrichissaient. J'avais croisé plusieurs fois Dominique aux bras d'un daho ou d'un calogero mais mystère de la vie je ne l'avais pas abordé ni cherché à le connaître. Un soir j'étais dans la chambre de mon fils à découvrir via youtube des artistes ou à écouter des chansons que je veux lui faire connaître. Et comme poussé par le destin voilà que je choisis "au revoir mon amour" et que immédiatement je tombe sous le charme. Je lance le lien suivant "eleor" puis un troisième sans connaitre "un geste absent ". Mon fils s'endort tendrement et me voilà dans le noir, ces 3 chansons tournant en boucle, émerveillé, étourdi, charmé, partagé entre 2 emotions très fortes le bonheur de le découvrir et l'incrédulité d'être passé à côté pendant de trop nombreuses années. J'étais tombé amoureux, happé par la passion mais certain que ça ne pouvair que durer. Je passais une nuit chamboulée la boule au ventre et des notes virevoltant sans cesse de mon coeur vers ma tête. Je me levais impatient et stressé, une seule chose dans mon esprit, faire le premier pas et enfin connaître cet inconnu. Arrivé à la fnac, un parfum agréable dans l'air, je le vois avec son eleor, impassible. Je met le casque et m'enfonce dans son univers. Je tombe éperdument, définitivement amoureux. Je veux tout connaitre de lui et en même temps profiter de chacun de ses mots, me laisser envoûter et bercer par chacune de ses melodies. Je choisis eleor et vers les lueurs pour faire mes premiers pas à ses côtés. A l'amour fou....je ne pense qu'à lui, je m'endors au son de sa voix, je me reveille son visage à mes côtés et le besoin viscéral de l'écouter encore et encore. Mon regard a changé, il est troublé quand je pense à lui et il est rayonnant quand je l'écoute. Ces premiers jours furent magiques. J'en ai passé des heures et des heures à decouvrir chaque accord, chaque intrument, chaque mot, chaque intonation, son univers. Une envie incroyable de tout connaitre très vite me submergea mais je prenais mon temps savourant cette chance. Et arriva l'annonce d'une date de concert près de chez moi et dans peu de temps. L'excitation était à son comble. Comme dans toute relation doit arriver la grande nuit, celle ou on se livre complètement, ou l'on ouvre son coeur et le livre de sa vie. J'achetais son live et commençais à m'aventurer dans ses anciens albums pour m'enrichir de ses influences, ses mondes afin de profiter au maximum de la soirée à venir. L'horizon, music hall, le courage des oiseaux, la mémoire neuve, pour la peau et tant d'autres avaient rejoint mes coups de coeur et agrémenté son charme de nouvelles touches. Le fameux soir arriva....2h20 de concert, de gentillesse, de simplicité, de charme, d'amour, de génie, de musique, de vie, de communion. Superbe mélange de eleor en entier et des anciens albums, alliant rock, ballades, odes, chansons intimes, comme on orne un collier de petits diamants bruts étincelants. Mon coeur s'est emballé sur au revoir mon amour et eleor et n'a cessé de battre tout au long de cette sérénade moderne. Je me souviens de tout, des premières notes lançant notre voyage vers le cap farvel, de son visage doux et habité, de la communion avec son groupe, de son sourire. J'ai adoré le crochet au canada ou à central otago, j'ai plongé dans ses nouvelles vagues, j'ai ouvert cette porte qu'il n'osait pas franchir, j'ai retenu mon geste absent, mon coeur déchiré de ne pouvoir l'etreindre. J'ai eu le souffle coupé quand entre deux rugissements de l'océan, il a posé doucement sa voix rendant encore plus magique ce moment de grâce. Les oiseaux se sont posés sur ma peau comme un numéro de music hall, j'ai suivi haletant ce long convoi qui m'a ramené vers les lueurs, vers la beauté, vers toi eleor, chanson intemporelle, grâce incarnée, terrible canal devant moi qui m'appelle de toutes ses forces pour que je le traverse et m'y noit dans ses eaux émeraude. Il y a eu peu de chansons que je ne connaissais pas mais celles-ci ont réussi à me toucher et notamment la mystérieuse et envoutante "rouvrir". C'est une des grandes forces de dominique A, chacune de ses chansons gagne à être écoutée encore et encore mais les premières écoutes sont troublantes et vous marquent à jamais, comme laissant une empreinte indélébile qu'on retrouve pour suivre un chemin vers l'absolu, l'âme, le coeur. Le concert m'a fait voyager comme rarement. J'avais l'impression de le connaitre depuis toujours, de le comprendre d'un seul regard. J'étais seul, j'étais bien, une douce chaleur m'envahissait et me portait, le temps s'étant arrêté. Le capitaine nous expliqua alors calmement que nous n'irons pas plus loin, nous laissant cet horizon inaccessible devant nous. La magie allait s'arrêter quand les guitares se lancèrent dans une douce plainte pour clôturer ce monument de son si beau répertoire. Et lentement la musique s'accélèra pour devenir peu à peu frenetique, hallucinée, indomptable dans un torrent de notes de plus en plus fortes. J'étais emporté comme un fétu de paille par cette magnifique violence, cet orage d'été qui vous surprend après une douce soirée. Ce moment fut incroyable par son intensité et allait cloturer ce chef d'œuvre d'une façon magistrale. La musique s'arrête, point final. Non, le groupe ne bouge pas, reprend avec nous ses esprits puis lance comme dans un murmure oklahoma 1932. Instant de grâce comme je n'en avais jamais vécu, avec un point d'orgue indescriptible, dominique et ses complices lançant d'une seule voix le coeur final. Point final étourdissant d'une soirée qui m'a marqué. C'est submergé par toutes ces émotions que je continue à découvrir cet immense artiste et que j'avais besoin décrire cette critique qui va bien sûr au delà de ce live qui est également magnifique mais que je n'ai pas vécu. Je retourne dans mon monde que Dominique chante si bien et suis parfois perdu de ne pas être à ses côtés et ai du mal à le vivre sans sa voix....