
Beaucoup ont donné des tas de bonnes raisons d'aimer ce disque, devant lequel je me prosterne tous les jours et fais des offrandes à la gloire du désert californien en égorgeant tantôt un moustique, un serpent à sonnettes, une bouteille de tequila, un cactus, ou un voisin qui a l'audace de brailler parce que, soi-disant, je monte exagérément le volume. CONNARD !
Alors plutôt que d'expliquer pourquoi c'est un incontournable et risquer de plagier les plumes respectables qui trainent dans le coin, je préfère saluer la performance de cette bande de gringos et les remercier de m'avoir tant apporté musicalement parlant. Oui, car en y repensant aujourd'hui, je me rends compte de la portée d'une telle collaboration. Songs for the Deaf est un véritable carrefour de chemins variés et prolifiques, et permet d'ouvrir sa curiosité vers d'autres horizons.
Sans ce disque, je n'aurais pas abordé l'excellente discographie de Mark Lanegan, ni son premier groupe Screaming Trees, ni sa collaboration avec les Soulsavers, Gutter Twins, ou encore Isobel Campbell (qui m'a elle-même permis d'écouter un peu plus Belle and Sebastian).
Je ne connaitrais pas non plus la fraîcheur des Eagles of Death Metal, les expériences des Desert Sessions, la lourdeur brute de Kyuss, le super combo Them Crooked Vultures, le superbe album solo d'Alain Johannes... et bien d'autres choses en fouillant dans le cercle du rock stoner comme Monster Magnet (je creuse encore).
En plus de ça, j'ai eu la chance de découvrir les Queens of the Stone Age avec ce disque, et j'ai pu me dire qu'il y avait d'autres galettes à croquer. Parmi mes favoris également, l'album éponyme qui pour une première tentative envoie méchamment du pâté.
Et je vais me confier à vous, j'ai comme l'impression qu'inconsciemment, je choisis comme éclaireurs des collectionneurs qui donnent la note maximale à Songs for the Deaf. Parce que, gourmand comme je suis, j'aimerais que cet album m'ouvre encore d'autres pistes.