Saccharine (EP)
6.4
Saccharine (EP)

EP de pinkshift (2021)

Début des années 2000, l'emo sort de son basement pour les plateaux TV, le strass, les paillettes et les grands stades. Les Gerard Way, Pete Wentz arrivent à Hollywood harcelés par des fans aux cris stridents et par des paparazzis.


Et en se remémorant cette période, je me rends compte aujourd'hui à quel point l'emo aura été un truc de mecs; de potes de lycée n'hésitant pas à appeler à la violence contre les femmes (ou du moins la femme qui leur avait brisé le cœur), voire à les insulter (Buddy Nielsen de Senses Fail ayant lui même remplacé les "Bitch" de son premier EP lors de sa reissue l'an dernier).
On sait même aujourd'hui que certaines figures de la troisième vague emo ont même profité de leur popularité pour abuser de jeunes fans.


Il est donc rafraichissant de voir qu'une nouvelle vague emo s'installe petit à petit ces dernières années et qu'elle est portée par des groupes aux leaders féminins, comme c'est le cas pour pinkshift ici, mais aussi pour d'autres groupes qui avaient montrés quelques éléments intéressant comme Blood Command ou Stand Atlantic.
Ainsi cette nouvelle vague semble vouloir remettre au goût du jour ce style de l'emo des années 2000, si masculin, et qui restait jusqu'ici assez peu touchée par l'emo-revival qui a pullulé dans les années 2010.
On sait que les critiques musicales ont toujours regardé avec mépris et dédain cette période de l'emo dont peu de groupes sont sortis indemnes; le peu restant essayant jusqu'à l'usure de jouer sur la nostalgie de leurs fans pour continuer à gagner un peu d'argent en enchaînant les tournées pour jouer leur vieux albums sur scène.


Mais pour en revenir à pinkshift, l'EP fait fortement penser à du My Chemical Romance période des débuts avec Three Cheers For Sweet Revenge. Le rythme des guitares, le chant rapide, le côté pop assez marqué, tout y est et vous n'aurez rien de très novateur sur les compositions ici. Mais l'album reste fun et cela suffit à mon bonheur dans ce type de musique.


L'aspect novateur sera plus à chercher dans les paroles. Contrairement aux pleurnicheries des années 2000 souvent assez immatures et gênantes, nous avons ici la thématique emo abordée sous un angle beaucoup plus mature tout en conservant les thématiques spécifiques au genre et tournant souvent autour des relations amoureuses.
La chanteuse Ashrita Kumar n'hésitent pas à régler ses comptes avec ce qui semble être un ou une ex qui l'ignore à une soirée dans Rainwalk, et nous raconte ce qui semble être une thérapie contre la colère développée contre ce qui semble également être un ou une ex dans I'm gonna tell my therapist on you.


Cet EP conserve parfaitement l'harmonie entre la passion nécessaire au genre et le second degré et l'humour qui font toute la spécificité des meilleurs albums emo.

VictorBergeaud
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le 19 juil. 2021

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