Post Pop Depression
7.1
Post Pop Depression

Album de Iggy Pop (2016)

Voilà un album que j'attendais avec impatience. Tout comme j'avais attendu de pied ferme l'album de Them Crooked Vultures. C'est un casting qui ne peut pas laisser de marbre. Josh Homme, songwriter fascinant qui enchaîne les projets de taille - Queens of the Stone Age, Eagles of Death Metal, Them Crooked Vultures pour ne citer qu'eux. Il est avec son poto Dean Fertita, qui l'accompagne depuis quelques temps à la basse dans QOTSA et EODM. Derrière les fûts on retrouve Matt Helders, le cogneur des Arctic Monkeys. Ah... et... Y A IGGY POP AUSSI. Rien à rajouter sur cette fine équipe.


Iggy a un jour demandé à Homme, par le biais d'un SMS, si ce dernier était chaud pour bosser avec lui. Échanges de mails. C'est parti. Ils enregistrent quelques idées. Homme embarque Iggy dans son studio situé dans le désert (Joshua Tree, Californie) pendant deux semaines. Ils bossent, vivent. Ils vont ensuite conclure l'album dans un autre studio californien.
D'un côté on a Iggy qui voit en cet album une forme d'introspection sur sa carrière, sa vie. De l'autre on a Josh Homme qui s'est reposé sur la préparation de cet album pour surmonter l'après-attentats du 13 novembre.


Dès l'ouverture de l'album, avec Break into your heart, on retrouve l'esthétique du dernier QOTSA - ...Like Clockwork. L'ambiance a quelque chose de magistral, à la fois sombre et lumineuse, qui tend à s'envoler. Les guitares sont parfois claires, parfois distordues, mais l'orchestration n'a rien de la lourdeur du stoner. Iggy venant poser son verbe charmeur par-dessus tout ça dans une belle enveloppe de reverb.
S'en suit Gardenia, premier morceau à être sorti, le tube. Après une intro très The Smiths, on nous offre un morceau tout droit sorti d'un club fumant aux odeurs de vieux bourbon, avec ses sonorités vintage et épurées, et un Iguane dragueur et envoûtant.
Le côté répétitif et lancinant de certains morceaux (American Valhalla et Chocolate Drops) rappellent à la fois le background stoner de Homme, mais aussi son goût pour les ballades sombres et mélancoliques. La voix emplie d'écho d'Iggy Pop se greffe dessus en toute simplicité.
Au milieu de cet album on retrouve aussi des morceaux plus rock, qui montrent une autre facette de l'Iguane. In the Lobby, Sunday et German Days vont chercher un registre moins crooner et plus blues, offrant ainsi à Iggy Pop une puissance brute peu présente dans le reste de l'album. Sunday se terminant sur des chœurs féminins ainsi que quelques mesures d'un orchestre de cordes. Cette fin représentant bien l'univers de l'album : magistral, puissant, délicat.
La participation de Homme se fait plus que ressentir avec Vultures, véritable chanson western, témoignage de sa vie dans le désert. Cette chanson fait d'ailleurs écho avec la fin de l'album Paraguay. Ces morceaux fonctionnent comme des cartes postales de leur séjour en studio, de leurs imaginaires croisés. En résulte un brin de folie, de la chaleur, et des airs latinos.


Globalement, j'ai vraiment apprécié cet album, qui a tout de l'univers de Josh Homme. Sa patte se retrouve dans chaque seconde de l'album, sauf à la toute fin de Paraguay, où Iggy Pop l'a envoyé valser avec son verbe enragé. L’œuvre sait se faire discrète par moments, magistrale par d'autres.
La collaboration entre les deux semble tout à fait justifiée. La chaleur et le côté crooner envoûtant d'Iggy trouvent très bien leur place au milieu de l'orchestration de Josh Homme.
On attend par contre toujours des nouvelles de Helders.

Mister-T13
7
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le 8 mars 2016

Critique lue 562 fois

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Mister-T13

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