Camille Bertault & David Helbock – Playground (2022)


Après « Le Tigre » qui m’avait laissé une excellente impression, l’écoute de ce « Playground » qui est sorti récemment s’est avéré plus compliquée. L’album est le résultat d’une collaboration entre Camille, qui chante, et David Helbock, pianiste autrichien qui utilise également le live-looping, les effets et les percussions. Ça fait plusieurs fois que je m’y colle, mais sans de véritables bonnes conditions d’écoute, corrigeons cela.


Ça démarre sur une compo d’Egberto Gismonti, « Frevo », le Brésil à l’honneur donc, avec une mélodie qui monte et qui descend aussi vite, qui s’accélère jusqu’à provoquer un sentiment de grouillement et de suractivité, c’est vrai, j’avoue que je ne suis pas hyper fan du genre, mais ça permet à Camille d’exposer ses grandes qualités vocales, particulièrement ses immenses possibilités techniques.


La seconde pièce est chantée, une simple chanson donc, sentimentale et langoureuse, un peu à l’ancienne, « Good Morning Heartache » est à l’opposé du titre précédent, ce qui me va bien. « Lonely Supamen » qui enchaîne est bien foutu dans un cadre un peu bluesy. Arrive ensuite une belle interprétation d’une étude de Scriabin, pourquoi pas ?


« Aide-moi » est la première des trois compos de Camille Bertault, une belle réussite tant dans l’écriture que dans l’interprétation. Puis vient l’heure de Björk avec « New World », il y aura également une reprise de Monk un peu plus loin, « Ask Me Now », ce qui dévoile la très grande largeur d’esprit du duo, qui pioche dans une large variété de goûts qu’ils possèdent en commun. Cet éclectisme n’est pas un défaut et toutes ces pièces se côtoient très bien sur l’album.


Les compos d’Helbock, au nombre de quatre, sont chantées en anglais, jazzy comme « Lonely Supamen » déjà évoqué, ou d’inspiration romantique, comme « Das Fabelwesen », élégant et classique ou encore très enlevé sur « Never Lived ». L’humour un peu décalé est aussi à l’honneur avec « Dans ma Boîte » composé par la chanteuse, elle a écrit également le titre que je préfère ici, « Bizarre », tout en simplicité et retenue.


L’album se termine par un hommage à Hermeto Pascoal et se termine donc là où il a commencé, au Brésil…


Hormis sur deux des reprises les paroles sont de Camille Bertault, y compris sur les standards qu’elle a habillés de ses mots. Il est classé « Choc du mois » sur jazzmag, perso je reste sur « Le Tigre » qui m’avait emballé, mais vous savez les goûts et les couleurs...

xeres
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le 29 déc. 2022

Modifiée

le 29 déc. 2022

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