Pink Dolphins
6.9
Pink Dolphins

Album de Anteloper (2022)

Anteloper - Pink Dolphins (2022)


Voici le retour d’Anteloper sur International Anthem, un album où je me sens immédiatement à l’aise, dans mon élément, avec de la modernité et des synthés, certes, mais aussi le groove et l’esprit jazz qui souffle. On se souvient, Anteloper c’est d’abord un duo, Jaimie Branch à la trompette, aux synthés, percus et au chant sur le très beau « Earthlings », et Jason Nazary à la batterie et aux synthés.


Pour cet album il il y a également la présence de l’immense Jeff Parker à la guitare, à la basse, aux percus et au Korg MS-20, en outre Jeff a également produit l’album. Un invité est également présent, Chad Taylor qui joue du Mbira, le piano à pouces, sur « Delphin Rosado » le second titre de l’album.


La pochette pourrait suggérer un album soft où tout est rose et candide, voire enfantin, l’apparence est trompeuse et il n’en est rien. A intervalles irréguliers me revient l’image de Miles Davis dont l’image s’incruste parfois, le temps de quelques secondes, vite chassée par ces synthés insistants ou par la guitare à l’arrivée impromptue au milieu des pièces.


Côté rythmique c’est souvent basique, juste l’essentiel, histoire de fournir une base rock, carrée, percussive. Jason Nazary n’hésite pas à marteler simple à l’avant, même s’il envoie des secondes couches malines un peu à l’arrière, et même par en-dessous, car rien n’est simple.


L’album est vraiment bon, limité à cinq cent cinquante-cinq en couleur et à je sais pas combien en vinyle noir, avec également une version Cd moins coûteuse. Ce qui est sûr c’est que sur International Anthem, pour l’instant je n’ai eu aucun problème de pressage, de plus les envois se font depuis l’Autriche, donc pas de problème de taxe douanière.


La première face est assez sublime, parfaite dans son genre, les trois titres sont faciles à écouter avec un côté « rock » qui les rend addictifs, le mbira de Chad Taylor ajoute une pulsion rythmique décisive à « Delphin Rosado » qui l’envoie sur une côte exotique, après l’hypnotique et martial « Inial », mais la plus belle pièce est encore la troisième, avec le chant de Jaimie, « Earthlings » est sublime.


Deux titres sur la face B, « Baby Bota Halloceanation » et « One Living Genus » qui occupe majoritairement la face, cette dernière est plus cosmique et planante, sans les accroches rythmiques, on sent que l’improvisation est ici la caractéristique première, avec son lot d’incertitude, on pourrait se raccrocher à une expérience plus « krautrock ».


Après « Kudu » en 2018 et l’ E.P. « Tour Beats Vol. 1 » en 2019, ce troisième volume s’installe dans une belle continuité, moi, j’adhère.

xeres
9
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Créée

le 1 janv. 2023

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