Je me suis lancé dans cette chronique sans presque connaître ce groupe grec, qui a pourtant plus de vingt ans de carrière, ayant été formé en 1993 par l’actuel leader Therthonax et Stefan Necroabyssious (frontman de Varathron). Il faut dire qu’il se démarque un peu de la scène grecque classique (Rotting Christ, Necromantia et consorts) avec son approche mélodique proche de Varathron en lui ajoutant des colorations pagan et épiques avec des instruments folkloriques qui lui confèrent une personnalité bien à lui.


Kawir en est à son sixième album, mais a également à son actif bon nombre d’EP et de splits, comme tout bon groupe underground qui se respecte. C’est d’ailleurs sur les splits avec Sigh et Scythian que j’ai pu découvrir cette formation tout à fait digne d’intérêt.


Même si a priori, quand je vois qu’il y a du pipeau ou du biniou sur un disque, ça me fait fuir à toutes jambes, je dois dire que la formule fonctionne très bien ici : c’est un peu comme si on croisait du black mélodique grec avec du black viking en ajoutant un peu de folk au tout. Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, ils ont tout un attirail avec eux. Ces mecs vont jusqu’au bout de leur délire folko-mystique, au point que les paroles sont écrites en grec ancien.
Du coup, les compos sont très atmosphériques et se construisent sur la durée. Et Father Sun… est leur réalisation la plus ambitieuse et la plus copieuse, car sa durée dépasse les soixante minutes réparties sur seulement huit morceaux.


Les titres qui m’ont semblé les plus marquants sont les premiers : les mélodies sont jouées par les instruments à vent et le qanûn (espèce de cithare sur table) sur l’assise rythmique des guitares, et il en ressort à la fois un souffle épique et une ferveur religieuse qui sont parfaitement assortis.
Le son est le meilleur qu’ils aient eu jusqu’ici, la production claire mettant parfaitement en valeur toute la complexité de la musique, autant la section instrumentale que les parties vocales composées des hurlements de Porphyrion et des chœurs tantôt en chant clair, tantôt scandés.


Quant à la seconde moitié du disque, je l’ai trouvée moins passionnante. Déjà, certains morceaux m’ont paru interchangeables (Hail To Thee… et The Taurian Goddess semblent être construits à partir des mêmes riffs) et on y sent davantage les longueurs, surtout sur le final de plus de onze minutes qui ne décolle pas de son mid tempo.


Du reste, je trouve que cet album tient la route dans son ensemble.
Ce n’est pas spécialement mon style de prédilection, car j’ai une préférence pour le black grec plus épuré de leurs congénères précités. Mais il me faut admettre que cet album à de très bons moments et que ce groupe a une identité bien à lui.


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Man_Gaut
7
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le 15 août 2016

Critique lue 50 fois

Man Gaut

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