One Foot in the Grave
7.1
One Foot in the Grave

Album de Beck (1994)

Beck sort One Foot à peu près au même moment que Mellow Gold, qui atteint des sommets grâce à Loser (ou du moins, Loser atteint des grandeurs sans l'album ; il ironise avec le début du deuxième morceau de l'album, "Pay No Mind", et sa voix pré-enregistré qui ordonne à l'auditeur "This is song 2... on the album. Burn the album") On pourrait s'attendre à un album d'enregistrements exclusifs qui ne sont pas restés jusqu'au bout, faute de place. Mais non, quoique...
One Foot in the Grave, pour beaucoup de raisons, est le 'doppelganger commercial' de Mellow Gold. Le succès de Loser sortait de nul part ; Beck, malin, déconnait. Bref, c'était pas censé prendre, mais ça a pris (Geffen avait prévu 500 copies du single à sa sortie initiale, pour dire la surprise). Alors Beck, en petit malin, se retrouve sous les feux de la rampe. Les différentes interview qu'il donne montre bien un coté décalé du personnage (surtout celle avec Thurston Moore, immortalisée par un lancer de botte dans le décor) mais on peut imaginer la trouille qui s'empare d'un jeune gosse, même pas tout à fait sorti de l'adolescence, quand il se retrouve sur-médiatisé et reconnu pour une blague. On peut voir le côté éternellement détendu de Beck comme une posture. C'est sans doute le cas, mais comme posture de défense : quel réflexe plus évident que de vouloir fuir quand on veut rester intègre et qu'on a la trouille ?
C'est peut être ça qui rend One Foot si appréciable ; Beck y est profondément libre. Après tout, que perdre ? Loser et le reste à venir le fera subsister. L'imagination d'un gamin de 20 ans entériné dans le punk, le blues et le folk, enregistrée sur le tas, sans trop élaborer et sans trop tergiverser. Cet élan spontané reste le plus lucide de Beck ; après le trop gros succès de Loser, il était condamné à garder un pied dans la tombe, mais pas les deux. One Foot in the Grave, précisément, en extrait un.
Wiltz
9
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le 21 mars 2015

Critique lue 265 fois

2 j'aime

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