Octahedron
6.8
Octahedron

Album de The Mars Volta (2009)

A peine un an après la sortie de Bedlam in Goliath, les deux touffus de Mars Volta - Cédric Bixler et Omar Rodriguez - annoncent déjà sa suite, intitulé Octahedron. A ce rythme (6 albums en 6 ans, dont un live) on a même pas le temps de l'attendre, ou d'en être agréablement surpris.
Peut-être anecdotique à la première écoute, on se rend vite à l'évidence que Octahedron constitue - et constituera très certainement - un album à part dans la discographie du groupe, antithèse parfaite de son prédécesseur. Là où Bedlam était rageur, explosif, expédiant sur le vif un rock très rythmé et plutôt complexe (grâce à un nouveau batteur très énergique), Octahedron est une complainte, composée de douces balades mélancoliques et simples dans la forme.

La conception d'Omar et Cedric d'un album folk. Dès le début de l'album, un long silence, tranchant clairement avec le ton survolté du précédent opus. Les riffs pourtant ne trompent pas : leur style tourbillonnant et technique reconnaissable entre mille, nous amène directement en terrain connu. La différence flagrante est dans le ton. Les différents instruments, batterie, basse, guitare et chant, s'approchent lentement de la scène et prennent leur temps pour plonger dans la tête de l'auditeur une apaisante mélodie. Celle-ci ("Since We've Been Wrong") comme les 7 autres de l'album se révèle plutôt accrocheuse et entêtante, le groupe perdant leur son expérimental au profit d'un format presque pop, avec couplets et refrains bien découpés. "Cotopaxi", titre central (et le plus court de l'album), casse un peu le rythme avec un son plus violent, sur lequel on retrouve d'ailleurs une influence flagrante de King Crimson (vers 1min30). Parfois, c'est un son plus électro qui ressort, rappelant presque le Homogenic de Björk ("Copernicus").
Il demeure pourtant cette impression déjà présente sur Bedlam in Goliath ; si Octahedron apporte cette touche de calme et de sérénité, Mars Volta semble avoir créé ses propres codes de compositions et s'y maintient à chaque nouveau titre. Ainsi, si le changement de ton entre les deux albums surprend, le fond reste le plus souvent sans surprise. Et on s'en lasse plutôt vite, à vrai dire.

Octahedron restera donc l'épopée romantique et mystérieuse de Mars Volta, et constitue en cela un album assez intéressant. Frais, direct, varié et efficace, il n'aura aucun mal à satisfaire quiconque ayant déjà quelques affinités avec le groupe. Il n'est cependant pas exclu d'attendre un plus d'un groupe qui, s'il sait calmer ses hardeurs, peine à renouveler complètement sa formule.
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le 19 mars 2012

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