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Nurture
7.1
Nurture

Album de Porter Robinson (2021)

Nurture Review.


Porter Robinson est une figure emblématique de l’EDM des années 2010 avec son premier projet phare Worlds qui est pour moi une prémisse de ce que Nurture offre en 2021. Mais nous y reviendrons plus tard.
Il faut d’abord rappeler qu’il aura fallu attendre 7 ans pour enfin voir paraitre un projet entier de la part de l’auteur compositeur et chanteur américain. Même s’il fit des apparitions pertinentes sur des singles très qualitatifs comme Shelter en featuring avec notre pépite Française Madeon, Porter était en fait très discret sur la scène musicale. Et c’est essentiellement dû au sujet majoritairement abordé dans Nurture : la dépression créative. En effet Robinson explique dans plusieurs interviews notamment celle réalisée avec Anthony Fantano qu’après Worlds Porter ne trouvait plus réellement sa place et était anxieux quant à la réalisation de nouveaux projets musicaux, possiblement dû à une peur de l’échec après un premier projet acclamée par la critique. Il explique que les manières dont il stimule sa créativité sont en s’essayant à d’autres styles, en essayant de tous nouveaux instruments et en faisant même de la musique qu’il déteste ce qui était alors impensable pour lui quand il pensait aux attentes monstrueuses de sa fan-base grandissante. Mais malgré cette période plus complexe de sa vie d’artiste il réussira à en tirer le meilleur pour le narrer à travers l’album d’une durée de 1H dont on parle aujourd’hui.


Pour rentrer dans le vif du sujet qu’est la track-list il faut rappeler que deux singles sont sortis au préalable et ont eu des retours plus que positifs ne faisant ainsi qu’augmenter l’attente pour l’album. Singles qui sont pour le coup à la hauteur de leur statut car ils ont le rôle de pilier dans le projet. En effet Get Your Wish et Something Conforting sont des titres extrêmement soignés en bien des manières. Il est aussi important de noter que ces tracks sont accompagnés d’excellent clips qui permettent une interprétation plus profonde des sujets traités par des visuels intelligents, beaux et symbolique.
Pour ce qui est de Something Comforting le son commence directement avec des accords rappelant fortement les soundtracks de RPG Japonais des années 80/90 à la final fantasy avec un son comme pixelisé. Album qui est en lui-même comparable à une soundtrack tellement il nous transporte de part et d’autre du style de l’EDM. On retrouve donc un single prenant bien rythmé et le fruit d’une fusion avec un piano doux et symphonique qui a parfaitement sa place et est intelligemment placé pour rythmer la track. Mais le point le plus notable reste la fin de la musique ou la voix aiguë emblématique (qu’on retrouve dans shelter notamment) se bat contre la voix du chanteur lui-même pour essayer de prendre le dessus. Moyen implicite très intelligent pour montrer que même Porter ne sait plus où se placer mentalement parlant et dans le monde de la musique aussi. Et se pose la question d’est-ce qu’on attend le Porter qui nous a produit le formidable Worlds ou est-ce qu’on en attend de l’artiste brut peu importe l’évolution que celui-ci a pris ?
Mais même si j’ai abordé le sujet de la track list par les différents singles sortis au préalable ça serait faux de dire que l’album n’est pas habilement construit. En effet on retrouve un ordre des musiques bien précis avec comme entrée en matière Lifelike qui est surement le son qui se rapproche le plus de l’univers Vidéoludique. Avec des violons entraînant et des instruments à vents qui rappellent énormément les OST de Zelda avec un petit clavecin à la fin de la track qui apporte la conclusion de cette introduction. Pour continuer directement avec Look At The Sky qui débute dans la continuité assez classique de l’intro avec des pianos mielleux pour prendre une tout autre tournure après seulement 10 secondes de musique. C’est un son qui prend son temps et il ne faut pas s’attendre à des sons drivés par les drops, Porter prend même à contrepieds les formats classiques de l’EDM avec les montées en puissance, les drops et refrain puis retour à la case départ. Ici Robinson va même ne pas mettre de drop à proprement parler et cassera même le rythme intentionnellement en effaçant totalement l’aspect électronique pour laisser place à une section entière de musique totalement acoustique.
On retrouve cette cassure de rythme avec un son entier qui fait office d’interlude et de voyage en réalité. Après deux singles fort en émotion et bien plus dansant on se retrouve avec Wind Tempos qui nous transporte dans une pleine se faisant arroser sous un soleil de printemps. Tout en y ajoutant ces effets un peu glitchys en stéréo qui nous rappelle que ce que l’on voit dans ce voyage n’est que simulation ? Puis on enchaine avec Musician et do-re-mi-fa-so-la-ti-do qui sont de bonnes tracks mais qui ne me transporte pas autant ou du moins n’ont pas le même impact qu’ont pu avoir les deux singles du début. Un peu plus loin on a aussi le son qui m’a le moins plus du projet Dullscythe qui est son très glitchy encore une fois et qui doit surement servir l’idée de simulation encore une fois mais je n’y trouve pas la pertinence attendue. Cependant la track évolue très bien pour se retrouver avec un son pas fou au début et super sympa à la fin. Et on se retrouve donc déjà à la fin du projet qui conclut magistralement le voyage avec Mirror et Unfold qui sont deux excellentes tracks avec notamment Unfold qui vient puiser de la mode actuelle très mainstream de l’hyperpop et ça marche super bien. Sans oublier que le rythme est toujours parfaitement géré tout au long de la track. Il faut aussi souligner le niveau de détail de Mirror qui réussit parfaitement à apporter un nombre incalculable d’éléments à la tracks en passant des micros cuts à la narration d’une voix un peu IA qui donne des détails sur la vision de Porter ou son alter ego sur la vie.


En conclusion Porter Robinson est revenu avec du lourd et rappelle à beaucoup qu’il est là pour rester. Son impact avec ses travaux est phénoménal et prouve que la quantité est souvent antonyme de qualité.

Rayane_
8
Écrit par

Créée

le 18 mai 2021

Critique lue 675 fois

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Rayane_

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